Bienvenue à la ferme

Dans le Sud-Est de la Norvège, au cœur du comté d’Østfold, se trouve une petite ferme, perdue entre les collines verdoyantes. Région agricole, l’Østfold se distingue des autres comtés norvégiens par son abondance de prés et de champs, entre lesquels se logent des fermes plus ou moins grandes. Son climat plus clément, ainsi que la présence du Glomma, le plus long fleuve du pays, expliquent pourquoi c’est une terre propice au développement de l’agriculture.

C’est dans ce décor que notre petite ferme cultive différentes sortes de fruits et légumes et élève des moutons et des poules. Ainsi, au milieu d’un grand pré, un potager a été aménagé, entouré d’une palissade en bois, à la manière d’un vieux village fortifié. On y trouve des oignons, des haricots, des carottes, des fraises et plusieurs sortes d’arbres fruitiers, comme des pommiers et des poiriers. Quant à la serre, elle abrite des tomates, des salades et des plantes aromatiques.

L’entrée du potager
La serre permet de faire pousser de belles tomates.

L’autre activité de la ferme est l’élevage de moutons, principalement pour la viande. Le troupeau, composé d’une dizaine de brebis, pâture à proximité de l’exploitation. Leur enclos, dont les limites sont régulièrement changées pour s’assurer qu’elles aient toujours de l’herbe à brouter, se partage entre la forêt et le pré. C’est souvent sous les arbres qu’elles se reposent et s’abritent du soleil, mais elles disposent aussi de petites cabanes en bois pour se protéger de la pluie et du froid. Issues d’une race ancienne et locale, les brebis arborent des toisons variées, allant du blanc au noir, en passant par le marron et le gris. Ayant également presque toutes des cornes, elles semblent être un mélange entre les moutons communs et les chèvres.

Cependant, malgré la petite taille du troupeau, le travail qu’il requiert est considérable, notamment à la saison des agnelages, au printemps. Si les brebis peuvent mettre bas seules, il est souvent préférable de les assister en cas de complications. Mais même lorsque que la mise au monde des agneaux se déroule sans accroc, la plus grande inquiétude arrive par la suite.

Il est courant que la brebis n’accepte pas son petit et donc ne l’allaite pas, mettant en danger la vie de l’agneau s’il ne s’alimente pas. Parfois, le lien entre la mère et son petit finit par se faire, au bout de quelques jours entre amour et haine, où la brebis lèche longuement son agneau puis lui donne brutalement un coup de tête avant de continuer à le lécher. Et cela plusieurs fois de suite.

Dans ces cas, pour alimenter le nouveau-né, il faut traire la brebis, mettre le lait dans un biberon et faire téter l’agneau. Si la brebis est violente, il peut aussi être nécessaire d’isoler plus ou moins longuement le petit de sa mère, en fonction de l’évolution de la situation. Enfin, pour les cas désespérés, l’agneau devra tout le temps être nourri au biberon avec du lait en poudre. Un rapprochement qui donne parfois à un agneau des comportements d’attachement dignes d’un chien.

Le lien entre la brebis et son agneau n’est pas toujours évident.

La ferme étant en constante évolution, beaucoup de travail de menuiserie est nécessaire, uniquement à partir de bois de récupération ou coupé dans la forêt. Il faut ainsi refaire les clôtures avec des rondins, construire de nouveaux bacs pour les cultures ou aménager une annexe qui servira à héberger de futurs visiteurs. Des chaises de jardin sont aussi fabriquées et teintes dans des couleurs vives. Certaines sont même vendues à quelques amateurs.

Mais ce qui fait de la ferme un lieu unique, c’est la projection de films sur grand écran en extérieur et surtout l’organisation de concerts. Des artistes norvégiens sont régulièrement invités à se produire sur la scène, placée juste au-dessus du potager. Des collations sont disponibles et des CDs, vinyles et autres produits dérivés sont à vendre à la fin du spectacle. Ce décor champêtre offre aux artistes et au public une expérience inoubliable.

La scène surplombe le potager.

Enfin, impliquée socialement, la ferme accueille de temps en temps des personnes en insertion, comme des victimes d’addictions ou des réfugiés. Par le travail, elles retrouvent confiance en elles, s’intègrent dans un groupe ou apprennent à parler norvégien. Cette forme de dugnad, qui désigne en Norvège un travail collectif et bénévole, est essentielle à leur reconstruction.

Retrouvez les dernières nouvelles de la ferme en cliquant sur ce lien : https://www.facebook.com/popuphagen

Les arbres fruitiers, récemment plantés, sont en fleurs.

Laisser un commentaire