A l’approche des beaux jours et de l’été, l’appel de la nature est, pour certains, trop fort pour y résister. En Norvège, cet état d’excitation se nomme « friluftsliv », littéralement, la « vie à l’air libre ». En d’autres mots, ce qui est un mode de vie plus qu’un simple loisir désigne le fait de partir pour de longues randonnées parfois ponctuées de nuits à la belle étoile. Depuis des générations, les Norvégiens s’adonnent au trekking et au camping, que ce soit en forêt, en montagne ou le long des fjords. Dès le plus jeune âge, ils y sont initiés par leurs parents ou leur école, puis transmettent une fois adultes cet art de vivre à leurs enfants, comme une tradition ancrée dans leur culture.
Un des éléments clés du bonheur à la norvégienne, le « friluftsliv » est une connexion à la nature, une manière de se ressourcer et de déclarer son amour pour ses paysages. Quand viennent le weekend ou les vacances, de nombreux Norvégiens de tout âge partent marcher sur les chemins, seuls, en famille ou entre amis, pour un périple en plein air d’un ou plusieurs jours. De bonnes chaussures, un sac à dos bien rempli et l’esprit près à l’aventure, tout est réuni pour vivre une expérience unique et vivifiante. Qu’importe le temps, sauf circonstances extrêmes, il suffit de s’adapter à la situation et de profiter du moment présent. D’ailleurs, un proverbe norvégien dit qu’il n’y a pas de mauvais temps, mais que de mauvais vêtements.
Dans les boutiques de sport, des rayons et même des étages entiers sont dédiés au « friluftsliv ». Les adeptes y trouvent tout ce dont ils ont besoin pour tous les goûts et tous les prix. Des sous-vêtements thermiques aux tenues d’été en passant par les vestes de pluie et les combinaisons pour enfants, tout est là pour que la prochaine sortie soit une réussite, qu’il fasse froid ou chaud. On trouve également du matériel de camping comme des sacs de couchage, des tentes, des réchauds ou des couverts en bois et en métal réutilisables. Pas de plastique en effet, le « friluftsliv » devant, avant toute chose, rester une activité propre et écologique, respectueuse de l’environnement.
Une autre règle, celle-ci concernant la propriété privée, se résume en deux mots : confiance et respect. Le camping sauvage est légal partout, à part quelques exceptions dans les parcs naturels ou à proximité des zones de nidification des oiseaux marins. N’importe quel pré ou n’importe quelle forêt peut servir de camp pour la nuit, quelque soit son propriétaire, à la seule condition de laisser les lieux dans le même état où on les a trouvés en arrivant. Il en est ainsi de la responsabilité de chacun de respecter la nature.
De plus, le « friluftsliv » sert à certaines marques de support pour leur publicité. Hormis les fabricants de vêtements ou d’accessoires de sport, d’autres industriels utilisent ce mode de vie pour communiquer sur leurs produits. Par exemple, le chocolatier Freia, filiale de l’entreprise agroalimentaire Mondelez, associe la randonnée à un de ses produits phares : le kvikk lunsj. Cette friandise au nom pouvant se traduire par « en-cas » est une gaufrette nappée de chocolat au lait, comparable au Kit Kat. Prisée des randonneurs, elle se transporte facilement et est idéale pour éviter les petites fringales. De même, à l’intérieur de l’emballage, sont énoncées les huit règles de la randonnée, ou code norvégien de la montagne, conclues par une formule souhaitant une bonne promenade au consommateur.
L’industrie du tourisme, qui profite grandement du « friluftsliv », propose aux nombreux touristes des randonnées diverses et variées, répondant à tous les profils et toutes les demandes. Certaines sociétés vendent aussi des randonnées sur le thème des Vikings, dont le concept est de remonter le temps, vêtus d’habits de l’époque et utilisant les mêmes techniques que celles des Vikings pour camper et cuisiner. De quoi assurer un véritable dépaysement géographique et temporel.
De façon générale, il est facile, en Norvège, de partir randonner depuis les grandes villes. Des lignes de tramway, de bus et de métro desservent régulièrement la périphérie des villes, au départ de laquelle se présente une multitude de parcours possibles. Pour des balades plus éloignées, des trains vont jusqu’aux villages depuis lesquels partent des itinéraires pédestres. Mais si on le désire, des cars ou des bateaux spécialement affrétés par des agences de voyage mènent les randonneurs vers des points de rendez-vous, où des guides n’attendent plus qu’à leur faire découvrir la splendeur des paysages. Quant à l’hébergement, si l’on ne veut pas dormir sous une tente, il existe des gîtes dispersés un peu partout parmi les centaines de kilomètres de sentiers balisés.
En résumé, le « friluftsliv » se traduit par une recherche du bonheur dans la nature. Un bonheur simple et sain, où l’humain et la nature se rejoignent dans le respect de l’un et de l’autre. Comme une tendance à adopter, il s’exporte petit à petit hors de ses frontières et offre une nouvelle réponse à l’éternelle quête du bien-être.
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