Wwoofing in Norway 3

Suite de l’expérience wwoofing en Norvège avec le moment tant attendu de la récolte. Chaque client de la ferme reçoit une cagette remplie de huit produits différents issus de l’exploitation. Comme présentés sur les photos, il y a un chou brocoli, un chou-rave, un bouquet de chou kale, une botte de carottes, un bouquet de thym, une botte de cébettes (ou oignons verts), un paquet de pommes de terre et une barquette de fraises. Les fruits et légumes sont disposés soigneusement, de façon à être mis en valeur par leur couleur et leur fraîcheur. Ainsi, lors de la livraison, le client découvre devant sa porte un magnifique panier garni qui donne envie d’être dégusté.

En général, chaque légume a sa façon d’être récolté. Il y a ceux que l’on met en botte, comme les carottes ou ces oignons verts qui ressemblent à de petits poireaux et que l’on appelle cébettes. Mais il y a aussi les choux kale, dont l’on ramasse les grandes feuilles frisées que l’on noue ensuite avec une ficelle pour former une sorte de bouquet. Les choux-raves, eux, sont coupés à la base et débarrassés de leurs feuilles pour ne garder qu’une boule verte, toutefois agrémentée d’un reste de verdure sur le sommet. Les brocolis sont étêtés et effeuillés pour ne garder qu’une sommité bien dodue, comme un gros nuage vert, et enfin, les pommes de terre sont arrachées et bêchées, triées entre les grosses, les moyennes et les petites, puis conditionnées dans des sacs de 1,5 kg. Les variétés vendues sont les « van Gogh », baptisées en honneur du célèbre peintre néerlandais, et les « gulløye », une variété typiquement norvégienne, reconnaissables à leurs taches rosâtres sur leur peau. Tous les légumes sont ensuite lavés et parfois épluchés puis disposés dans des cagettes de la manière la plus attrayante possible.

Le wwoofing, c’est aussi faire des découvertes culinaires. Par exemple, la confiture de cloudberries, nom anglais que l’on donne à la baie arctique ou « multe » en norvégien. Ce petit fruit orange, qui ressemble à une petite mûre, pousse au ras du sol, au cœur de la lande de l’Arctique. S’il n’est pas mangé sur place, il donne une confiture à la couleur jaune-orangé et dont l’arrière-goût de miel n’est personnellement pas désagréable. Il y a aussi la confiture de carottes, très sucrée, ou bien le thé fermenté, ou kombucha, une spécialité venue d’Asie à base de thé transformé sous l’effet de levures et vieilli dans des bocaux. Cela donne une boisson pétillante et ambrée, et si elle est aromatisée aux baies et aux fruits rouges, on croirait un vin rosé fruité, aux bulles fines et légères.

Mais revenons à la gastronomie norvégienne avec le pinnekjøtt (prononcez « pi-ne-çeutt »), un plat de viande habituellement réservé pour les grandes occasions, comme Noël. Dans la tradition populaire, la viande choisie est du chevreau, dont les côtelettes sont séchées, salées et fumées, mais on peut aussi la remplacer par des côtelettes d’agneau, préparées de la même manière. La viande est ensuite rincée à l’eau puis cuite à la vapeur, placée sur un lit de baguettes de bois de bouleau immergées au fond d’une casserole. La viande n’est donc pas en contact avec l’eau bouillante et cuit par l’action de la vapeur. Enfin, elle est servie généralement avec des pommes de terre bouillies et de la purée de rutabaga (kålrot). Le goût de la viande est cependant assez fort mais devrait plaire à ceux qui aiment les viandes fumées et de caractère. Quant au rutabaga, ce légume racine rustique peut se consommer cru, comme une pomme, et a là un goût qui rappelle le radis noir.

De plus, les découvertes peuvent également être naturelles et visuelles. Comme une rencontre avec des rennes, qui, pas farouches du tout, se laissent approcher tandis qu’ils se prélassent sur la plage. Ils sont élevés en semi-liberté par les Samis, le dernier peuple autochtone d’Europe, et ont toute l’île de Kvaløya comme pâturage. Attention tout de même à ne pas les laisser s’aventurer dans les plantations et saccager le travail de toute une année !

Les rennes de Kvaløya

On peut aussi visiter l’écomusée de Kvaløya (Folkeparken Friluftsmuseum), qui reconstitue une vieille ferme typique de la région de Tromsø, ou bien découvrir de nombreux sites archéologiques datant de plusieurs milliers d’années. Ils ont mis à jour des preuves de la présence de l’homme dans l’Arctique dès le Néolithique, dont des peintures rupestres représentant notamment des animaux sauvages. De plus, on peut prendre depuis Kvaløya le ferry qui mène à une autre île, Senja, surnommée la « Petite Norvège » en raison de sa diversité de paysages. Il ne faut pas oublier non plus les innombrables possibilités de cueillette de fruits et de champignons qu’offre l’île et qui nous permet de remplir un plein panier de myrtilles, d’airelles, de mûres et autres chanterelles.

Enfin, le village de Sommarøy est un des plus beaux endroits de Kvaløya. Situé sur la côte Ouest de l’île, c’est le dernier village avant l’océan, le dernier bout de Norvège avant le Groenland et l’Amérique. A l’origine fondé et peuplé par des pêcheurs, il est le lieu de villégiature de nombreux citadins qui ont quitté la ville de Tromsø pour se réfugier aux confins de la côte atlantique. Le village est en réalité perché sur de nombreuses îles, dont deux principales : Sommarøya et Hillesøya. Depuis maintenant plusieurs années, il s’est spécialisé dans le tourisme de pêche, offrant aux amoureux du moulinet du monde entier des possibilités d’hébergement et des parties inoubliables de pêche en mer. Les prises les plus courantes et les plus recherchées sont la morue, le flétan et le saumon.

Sommarøy s’est également rendu célèbre en 2019 pour avoir officiellement demandé à être une « time-free zone », c’est-à-dire une zone où la notion du temps serait abolie, car hors de n’importe quel fuseau horaire. Cette idée saugrenue est apparue simplement à cause des larges amplitudes journalières que connaissent les régions arctiques : pas de nuit en été et pas de jour en hiver. Les heures n’ont donc plus de sens. Mais si cette loi n’a finalement pas pu être appliquée, ce n’était pas là le but de la démarche. Par ce projet, Sommarøy a attiré sur lui les yeux de la planète entière et c’était cela le plus important. Désormais, le petit village s’est fait un grand nom.

« Leve Havet » (« Laissez vivre la mer ») : une fresque au message écologiste à proximité de Sommarøy

Une autre particularité des lieux réside en ses plages de sable blanc et ses eaux turquoises, qui valent parfois à Sommarøy d’être comparé aux Antilles. La seule différence serait la température de l’eau et l’absence de palmiers. De plus, l’îlot rocheux de forme triangulaire, au large du village, aurait par sa forme inspiré les architectes de la cathédrale arctique de Tromsø, un bâtiment à l’architecture moderne qui sert à la fois d’église luthérienne et de salle de spectacle. Håja, c’est son nom (prononcez « hôya »), est surtout un refuge pour les oiseaux et un site de nidification.

Plage de sable blanc à Sommarøy

Håja, au fond à gauche, est un îlot rocheux inhabité emblématique de Sommarøy

A noter enfin que les photos de Sommarøy ne présentent pas d’éoliennes. Un champ a en effet été implanté récemment, en arrière du village, à Brensholmen. Pour préserver les âmes sensibles, aucune d’entre elles n’a donc eu le droit de figurer ici, sauf accident. Leur présence en Norvège fait toujours débat entre les pour et les contre. Mais pour admirer le paysage de Sommarøy, c’est tout simple, il n’y a qu’à leur tourner le dos. Et profiter.

Sommarøy et Kvaløya (Visit Tromsø)

3 commentaires sur « Wwoofing in Norway 3 »

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