Pour la première fois, un article ne va pas traiter de la Norvège, mais du Danemark. Et plus spécialement de Copenhague, la capitale du royaume. Comme la Norvège, le Danemark est un pays scandinave, dont la culture et la langue sont très proches, et à l’histoire commune. En effet, de 1397 à 1814, les deux pays formaient un seul et même royaume, un temps en compagnie de la Suède, dans le cadre de l’Union de Kalmar puis de celui d’une nouvelle alliance dano-norvégienne. Ainsi, pendant plusieurs siècles, Copenhague était également la capitale de la Norvège et les rois de Danemark régnaient aussi sur leurs voisins du Nord. C’est la signature de la constitution d’Eidsvoll, le 17 mai 1814, qui a mis fin à l’union entre les deux pays et à la domination danoise sur la Norvège. Après une brève période d’indépendance, la Suède a imposé une nouvelle union à la Norvège, laquelle s’est terminée par l’indépendance définitive norvégienne le 7 juin 1905.
De son côté, si le Danemark a dû accepter la perte de la Norvège, il gouvernait encore sur les îles Féroé, le Groenland et l’Islande. Alors que cette dernière devenait une république indépendante le 17 juin 1944, les deux premiers sont désormais des territoires autonomes, mais toujours possessions de la couronne danoise. Aujourd’hui, le Danemark est un royaume, membre de l’Union Européenne, sur lequel règne la reine Margrethe II, et dont les modèles politiques et sociaux sont souvent montrés en exemples dans le monde entier. C’est aussi la monarchie la plus ancienne au monde et le pays sur lequel flotte le plus vieux drapeau de l’histoire : le Dannebrog. Apparue selon la légende le 15 juin 1219 lors d’une bataille contre les Estoniens, la bannière rouge marquée d’une croix blanche serait tombée du ciel et est depuis ce jour le drapeau officiel du royaume. Le Dannebrog est également à l’origine du drapeau norvégien.
Quant à sa géographie, le Danemark est un pays au relief très modéré, constitué principalement de plaines et de collines, dont la plus haute s’élève à une altitude modeste de 173 m. Peuplé de 5,8 millions d’habitants, soit quasiment autant qu’en Norvège, il a toutefois une densité de population élevée. Son territoire métropolitain s’étend en effet sur seulement 42 924 km², réparti entre la péninsule du Jutland, située au Nord de l’Allemagne, et plusieurs îles se trouvant essentiellement entre le continent et la Suède. Séparé de la Norvège au Nord par le détroit du Skagerrak et de la Suède à l’Est par le Cattégat, le Danemark ne fait pas partie de la péninsule de Scandinavie, mais est cependant considéré comme un pays scandinave de par sa population et sa culture.
La ville de Copenhague, elle, se situe sur l’île de Seeland (Sjælland en danois), tout à l’Est du pays, à proximité des côtes de la Suède, dont elle est séparée par le détroit de l’Øresund. Plus grande ville et capitale du royaume depuis le XVe siècle, elle compte actuellement plus de 600 000 habitants et plus de 1,3 million avec son agglomération. Appelée København en danois, son nom est une déformation de Købmandshavn, qui signifie « le port des commerçants ». Fondée par les Vikings dès le Xe siècle puis développée par l’évêque Absalon à partir du XIIe siècle, elle occupe une position stratégique entre la mer Baltique et la mer du Nord, d’où son rôle important dans le commerce en Europe du Nord. Une position qui a été de nombreuses fois enviée, notamment par la Suède. Fortifiée dès 1167, elle a subi beaucoup d’assauts et de guerres. Ce n’est qu’à partir du XVIIIe siècle que sa vieille ville actuelle a été construite, dans un style néoclassique.
Même si les transports en commun sont bien développés, avec des lignes de bus et de métro, il est relativement facile de visiter la ville à pied. Mais le moyen de transport roi à Copenhague, et dans tout le Danemark, c’est le vélo. Avec ses nombreux kilomètres de pistes cyclables, plus de la moitié des déplacements dans la capitale se font à bicyclette. Les pistes disposent même de leur propre signalisation et il n’est pas rare de voir des embouteillages de vélos. Pour faire comme les Danois, il est possible de louer des vélos partout dans la ville et de profiter des incontournables de Copenhague sur deux roues.

Parmi les lieux emblématiques de Copenhague, figure le port de Nyhavn, le « nouveau port » en danois. Situé au centre de la capitale, à l’angle de la place de Kongens Nytorv, il longe un canal menant à la mer et était un lieu fréquenté par les marins et les marchands dès le XVIIe siècle. Ses maisons colorées, typiques des villes scandinaves, étaient habitées par des commerçants et abritent désormais des cafés et des restaurants très prisés des touristes mais aussi des locaux. Des bateaux s’y amarrent toujours et un marché s’installe régulièrement sur ses quais.



Il n’y a pas seulement eu que des marchands qui ont habité Nyhavn, mais aussi des personnalités, telles que l’écrivain Hans Christian Andersen, qui a élu domicile dans trois maisons différentes au cours de sa vie. S’il est né le 8 avril 1805 à Odense, le célèbre conteur a vécu à Copenhague jusqu’à sa mort le 4 août 1875. Ses contes de fées les plus connus sont « La Petite Fille aux allumettes », « Les Habits neufs de l’empereur », « Le Vilain Petit Canard » ou encore « La Reine des neiges », dont la libre adaptation des studios Disney est bien différente de la version originale. L’auteur danois a même l’honneur d’avoir une des plus grandes rues de la capitale à son nom, le Hans Christian Andersens Boulevard, lequel passe devant la mairie. C’est d’ailleurs à cet endroit exact qu’est érigée une statue à son effigie.

La marque de Hans Christian Andersen sur Copenhague se trouve encore dans une des plus célèbres attractions de la ville : la statue de la Petite Sirène (den Lille Havfrue). Située dans le port de Copenhague, du côté du parc Churchill, elle est en bronze et juchée sur un rocher. Elle a été commandée en 1909 par le mécène Carl Jacobsen, fils du fondateur et propriétaire de la brasserie Carlsberg, après avoir été subjugué par un ballet inspiré du conte d’Andersen. Il a ainsi demandé au sculpteur Edvard Eriksen de créer une statue. Ce dernier a alors invité la danseuse Ellen Price, la même qui avait incarné la Petite Sirène sur scène, à poser pour lui. Cependant, son modèle ayant refusé de se dénuder, Eriksen s’est contenté de reproduire le visage de la danseuse, tandis que c’est sa femme Eline qui a finalement prêté son corps à celui de l’œuvre. Ensuite offerte par Jacobsen à la ville de Copenhague, la statue a été érigée le 23 août 1913.

L’œuvre représente la Petite Sirène quand elle sort de l’eau et s’assoit sur un rocher afin d’apercevoir le jeune prince qu’elle a sauvé de la noyade et dont elle est amoureuse. Pour pouvoir le retrouver et vivre avec lui, elle boit un philtre qui lui transforme sa queue de poisson en de véritables jambes, mais doit en échange renoncer à sa voix mélodieuse. Aussi, si le prince ne se marie pas avec elle mais avec une autre, son cœur se brisera à l’aube du mariage du prince et elle sera transformée en écume. Malheureusement, le prince préfère épouser une autre jeune femme. Pour se venger et rompre le sort, la Petite Sirène doit poignarder le prince au cœur. Elle refuse et se résout à se jeter à l’eau, mais au lieu de devenir écume, elle est récompensée pour sa bonne action et s’élève vers le ciel. Ce conte sur l’amour impossible serait une métaphore de la vie sentimentale de Hans Christian Andersen lui-même, lequel ne s’était jamais marié.
Enfin, le parcours d’Andersen à Copenhague se termine au cimetière Assistens (Assistens Kirkegård), où il repose. Situé dans le quartier de Nørrebro, le cimetière est aussi un grand parc où les habitants viennent se promener et pique-niquer. Outre Hans Christian Andersen, on peut aussi retrouver les tombes d’autres illustres personnages danois, tels que le philosophe Søren Kierkegaard, le physicien et Prix Nobel Niels Bohr, l’écrivain Martin Andersen Nexø ou bien le scientifique Hans Christian Ørsted.
Ville verte, Copenhague dispose de nombreux parcs et jardins. Ainsi, le jardin botanique présente des espèces végétales venues du monde entier. Son immense serre abrite également des plantes poussant sous des climats tropicaux ou méditerranéens. Sous sa coupole centrale, où se trouve une petite jungle constituée de bambous géants et d’autres palmiers, on peut emprunter deux escaliers en colimaçon et accéder à une passerelle d’où l’on admire la flore luxuriante à hauteur des cimes.




En continuant la visite, on arrive à la maison des papillons, une serre dans laquelle plusieurs espèces de papillons tropicaux virevoltent en toute liberté. Leur environnement est recréé avec des plantes et des fleurs et des morceaux de fruits sucrés sont mis à leur disposition. Dans la nursery, des chrysalides sont accrochées à des étagères et attendent d’éclore. Les jeunes papillons y voient lentement le jour et passent de longues heures à faire sécher leurs ailes avant de prendre leur premier envol. Cet univers coloré et vivant transporte les visiteurs dans un monde poétique, peuplé de petites créatures magiques.





Dans le même parc, se situe le Muséum national d’histoire naturelle du Danemark, lequel propose des expositions permanentes et temporaires sur divers sujets scientifiques. Toujours dans le domaine des sciences, il est possible de visiter le Musée zoologique, dans le quartier de Nørrebro, ou encore le planétarium Tycho Brahe, baptisé d’après le célèbre astronome danois du XVIe siècle.
Pour les amateurs d’art, il existe, tout près du jardin botanique, la Galerie nationale du Danemark (Statens Museum for Kunst – SMK) ainsi que la Collection Hirschsprung. Quant à la Glyptothèque (Glyptoteket), elle accueille entre ses murs une large collection de sculptures antiques mais aussi romantiques et impressionnistes. Dans un autre registre, le Musée du design danois explore l’histoire de l’architecture d’intérieur au Danemark, dont le savoir-faire dans ce domaine est mondialement reconnu. Sans oublier l’opéra, situé sur le port, sur l’île de Holmen. Inauguré en 2005, il est l’œuvre de l’architecte Henning Larsen et présente un design futuriste.


À suivre…
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