Balade à Lillehammer

Lillehammer est un nom qui résonne fort aux oreilles des amateurs de sports d’hiver. Et pour cause, en 1994 eurent lieu les Jeux Olympiques d’hiver, lesquels sont toujours considérés comme les plus beaux de l’histoire jamais organisés. Ce fut même sur ces mots que Juan Antonio Samaranch, alors président du comité international olympique, conclut son discours lors de la cérémonie de clôture. Aujourd’hui, plus de vingt-cinq ans après, en se baladant dans les rues de Lillehammer, on ne peut que constater l’omniprésence de la culture du ski, une identité affirmée à l’occasion des Jeux mais qui existait depuis déjà bien longtemps. Le blason de la commune en est une des preuves, puisqu’il représente un « birkebeiner ». En d’autres mots, c’est un soldat membre d’un corps d’armée à skis, dont l’existence remonte au milieu du Moyen-Age. C’est d’ailleurs un de leurs exploits qui a donné naissance à la Birkebeinerrennet, la course de ski de fond populaire la plus importante de Norvège. Cette dernière commémore le sauvetage en 1206 par deux soldats de l’enfant-roi Haakon, menacé par des rebelles, et qui l’emmenèrent du village de Rena jusqu’à Lillehammer, où il serait en sécurité.

Blason de la commune de Lillehammer

De nos jours, Lillehammer est une petite ville d’un peu moins de 30 000 habitants, nichée au pied des montagnes et baignée par les eaux du lac Mjøsa, le plus grand du pays. A deux heures de train d’Oslo, elle est facilement accessible depuis la capitale et est un point majeur sur la ligne ferroviaire Oslo-Trondheim. Chef-lieu du comté d’Oppland, elle n’a longtemps été qu’un village avant de se développer grâce au commerce dès le XIXème siècle. Sa situation géographique, au Sud de la vallée de Gudbrandsdal et au Nord du lac Mjøsa, en a fait un axe important dans les échanges commerciaux intérieurs, mais aussi une force touristique. En effet, de nombreuses excursions partent de son centre et attirent aussi bien en été qu’en hiver les randonneurs et les skieurs.

Dans la région de Lillehammer, les activités de plein air sont diverses et offrent des cadres magnifiques. C’est ainsi que beaucoup de touristes du monde entier, mais aussi des Norvégiens, profitent des changements de saisons pour pratiquer tour à tour la randonnée, le cyclisme et les sports d’hiver. Le long de la rivière Lågen, laquelle coule au fond de la vallée de Gudbrandsdal avant de se jeter dans le lac Mjøsa, les possibilités pour se dégourdir les jambes ne font que se succéder. A Hafjell, Skeikampen, Kvitfjell et Gålå se trouvent des stations de ski où l’on peut pratiquer l’alpin ou le nordique, tandis que de nombreux sentiers serpentent à travers les montagnes et les forêts, praticables chaussures ou skis aux pieds. Parmi les six principaux chemins balisés et répertoriés, la route de Peer Gynt est la plus célèbre. Son nom, elle le doit au personnage créé par l’écrivain Henrik Ibsen, dont les aventures légendaires se déroulent dans la région. Alors peut-être rencontrerez-vous un troll au détour d’un chemin ?

Pour d’autres rencontres plus animalières, rendez-vous à Espedalen, où le parc Elgland (« pays des élans ») est l’endroit idéal pour observer ces grands cervidés. Dans le parc national de Rondane, dont les dix sommets les plus hauts dépassent les 2 000 mètres, ce sont les rennes qui sont les rois. Au milieu de vastes paysages de landes et de rochers, ils côtoient des animaux emblématiques de la Scandinavie tels que les gloutons, les lemmings et les loutres. Ce massif, conjointement avec celui de Dovrefjell, forme la barrière Nord-Est de la vallée de Gudbrandsdal, tandis qu’au Sud-Ouest se dressent les massifs de Langsua et de Jotunheimen. C’est d’ailleurs dans ce dernier que s’élève, avec 2 469 mètres d’altitude, le point culminant de la Norvège : le Galhøpiggen.

Lillehammer, entre le lac Mjøsa et la rivière Lågen

Le temps à Lillehammer n’est pas vraiment représentatif du reste de la Norvège. A cause de son éloignement du littoral et de son enclavement entre les montagnes, les influences océaniques qui adoucissent l’air se font timides. Comparé à d’autres villes du pays, le temps y est ici plus extrême. En été, le record de chaleur enregistré est de 34°C, tandis que la moyenne est d’une petite vingtaine de degrés. Au contraire, en hiver, les températures descendent régulièrement sous les -10°C et peuvent atteindre des minimales jusqu’à -26°C. Cependant, les -31°C notés en 1979 et 1987 n’ont plus jamais été approchés, témoignant ainsi d’un réchauffement progressif du climat. En fait, malgré une altitude de seulement 240 m, Lillehammer subit un temps plutôt montagnard. Par exemple, bien plus au Nord, à Tromsø, les hivers sont généralement plus doux.

L’hiver, c’est justement ce qui fait la renommée de Lillehammer. La ville est un site incontournable dans le monde du ski, comme l’attestent les nombreuses compétitions internationales qui y sont organisées chaque année. Le stade des Birkebeiner, hôte des Jeux Olympiques de 1994, accueille tous les ans les meilleurs fondeurs du monde, alors que les tremplins de Lysgårdsbakken sont un rendez-vous important pour les sauteurs à skis et les spécialistes du combiné nordique. Au pied des tremplins, le Håkons Hall est le plus grand complexe de handball et de hockey sur glace en Norvège, mais aussi une salle de spectacle. Quant au biathlon, c’est tout près de là, à Sjusjøen, qu’il se pratique à haut niveau.

Marquée par l’héritage des Jeux, Lillehammer abrite le Musée Olympique, inauguré en 1997 par le couple royal en personne. Retraçant l’histoire de l’olympisme de l’Antiquité à nos jours en passant par leur renaissance grâce au baron Pierre de Coubertin, le musée célèbre les Jeux de 1994 ainsi que les héros du sport norvégien. On y retrouve une collection de plus de 7 000 objets, parmi lesquels des skis, des médailles ou bien des torches ayant porté la flamme olympique. Certains athlètes ont fait don de leurs récompenses, comme le skieur alpin Kjetil André Aamodt, dont les huit médailles olympiques sont exposées. On peut même s’essayer au biathlon avec un simulateur de tir à la carabine et se rendre compte que ce n’est pas un sport facile.

Juste à côté du musée, au parc de Maihaugen, il est possible de visiter des reconstitutions de maisons, de villages et de fermes typiques de la vallée de Gudbrandsdal. On y découvre la vie des paysans norvégiens telle qu’elle était il y a encore un siècle, mais aussi l’évolution de l’habitat local, au gré de spectacles vivants où les scènes de la vie quotidienne sont rejouées avec réalisme et authenticité. Guidés par des comédiens en costume d’époque, les visiteurs sont conviés à assister aux tâches auxquelles s’adonnaient régulièrement les villageois et les fermiers. Sans oublier l’église en bois debout de Garmo, laquelle fut érigée en 1150 sur la commune de Lom. Démontée puis revendue en 1882, elle fut reconstruite à partir de 1920 sur son emplacement actuel.

Parmi les autres curiosités de Lillehammer, on peut citer le musée de la poste, le musée d’art, la galerie Zink ou bien Bjerkebæk, la maison de l’écrivaine Sigrid Undset, prix Nobel de littérature en 1928. Mais pour plus de sensations, il suffit de se rendre à Hunderfossen, à quelques minutes au Nord de Lillhammer, où se situe l’Eventyrpark, un parc d’attractions familial inspiré des contes et légendes norvégiens. Dominé par son troll géant, le parc propose à travers son château une découverte des contes populaires ainsi que des attractions diverses et variées telles que des montagnes russes, des toboggans aquatiques ou un circuit de karting électrique. Conçu surtout pour les enfants, le parc entretient sa dimension pédagogique avec, entre autres, son espace de jeux, sa ferme voisine et son exposition interactive sur les énergies renouvelables. Enfin, quand vient l’hiver, la neige et la glace se transforment en sculptures et même en un hôtel.

Comme sa voisine Hamar, Lillehammer est une petite ville entre lac et montagne, lovée au creux d’un écrin de nature. Elle est le point de départ idéal pour de longues et belles randonnées à travers les forêts, les landes et les montagnes, que ce soit à pied, à VTT ou à skis. Cité olympique, elle puise son identité dans le sport par son histoire et ses infrastructures. C’est aussi une ville de culture, animée par des spectacles et des festivals, parmi lesquels la plus importante rencontre littéraire de Scandinavie. Bref, à Lillehammer, on cultive la tête et les jambes.

Plus d’infos sur lillehammer.com

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