Suite et fin de l’expérience wwoofing à Tromsø. Les récoltes continuent et les livraisons aussi. Dans la cagette en photo, on retrouve toujours huit fruits et légumes différents, dont du chou kale, un chou brocoli, une botte de carottes, une botte de cébettes, une barquette de framboises, un bouquet de sauge, un sac de pommes de terre et une salade. Si elle est absente sur la photo, la salade proposée est soit une laitue frisée soit une laitue rouge. Seul donc le chou-rave manque et a été remplacé par la salade. De plus, une autre différence par rapport aux paniers précédents est la façon d’avoir récolté le chou kale. Si, d’habitude, on lui arrache les plus belles feuilles pour en faire des bouquets, là, celui-ci ayant déjà été effeuillé lors du dernier ramassage, on le coupe au pied et le présente tel quel, avec ses dernières grandes et belles feuilles en son sommet.
Aussi, lors de la semaine précédente, c’était un bouquet de persil qui était à la place de celui de sauge, succédant ainsi au bouquet de thym. Et une barquette de cassis remplaçait celle de framboises. Toutefois, les clients semblent avoir leurs préférences en matière de fruits et plébiscitent plutôt les fraises et les framboises. Mais encore faut-il que les récoltes soient suffisantes au bon moment pour satisfaire tous les goûts. Quant aux pommes de terre, les sacs de la variété « gulløye » contenaient 1 kg au lieu de 1,5 kg pour les « van Gogh », tout simplement car elles sont plus chères à produire.

Tous les fruits récoltés ne sont pas forcément vendus et une partie est gardée pour la consommation personnelle, généralement transformée en confiture pour les fraises, les framboises et les groseilles ou en jus pour le cassis. On fait même des mélanges de saveurs comme de la confiture à la fraise, à la rhubarbe et à la vanille. Seule bien sûr la vanille n’a pas pu être produite sur place, contrairement aux autres ingrédients. De plus, on plante également des tuteurs au pied des framboisiers pour les maintenir droits et les empêcher de s’écrouler, ce qui facilite grandement leur cueillette.
Concernant la livraison, elle se fait en deux ou trois jours, selon le lieu d’habitation des clients de la commune de Tromsø. Ces derniers sont donc classés par secteur pour faciliter l’acheminement de leur cagette : Kvaløya, Nord-Tromsøya, Sør-Tromsøya, Tromsdalen… Arrivé devant leur porte, on dépose leur cagette, parfois deux, et récupère la cagette précédente vide si le client n’a pas oublié de la laisser devant chez lui. Elles sont toutes numérotées et répertoriées à chaque livraison de façon à savoir lesquelles ont été distribuées et récupérées et repérer éventuellement celles qui sont manquantes. Il arrive aussi que la cagette vide de la dernière tournée apporte une agréable surprise, comme un mot de remerciement (« takk for kassen »/ « merci pour la cagette ») accompagné de deux tartelettes à la myrtille. Une gentille attention qui fait plaisir.

Mais sur Kvaløya, il n’y a pas que des fruits dans les champs, il y en a aussi dans les bois. Par exemple, on peut ramasser des myrtilles pour en faire de la confiture ou bien les manger au naturel. Une autre manière de les déguster est de préparer un dessert typiquement norvégien, lequel se compose d’une lefse, crêpe à base de pomme de terre, recouverte de confiture de fraise et de crème fouettée, le tout agrémenté de quelques myrtilles fraîches. C’est simple, joli, pas cher et surtout très bon.


D’autres baies poussant dans les bois peuvent aussi être cueillies pour être consommées. C’est le cas de la camarine noire, nom français de ce que l’on appelle en norvégien « krøkebær » ou « krekling ». Cette petite baie noire pousse sur une sorte de bruyère, au ras du sol. Elle tapisse de fait les sous-bois et prolifère sur Kvaløya. De quoi en ramasser des sacs et des seaux entiers pour en faire… du jus. Cette boisson, qui ressemble à s’y méprendre à du vin rouge, se boit généralement coupée avec de l’eau et a un goût fruité et légèrement sucré. Mais attention, ça tache.

Quant aux pièges, ils existent. Et notamment ces baies rouges que l’on pourrait prendre pour des airelles mais qui n’en sont pas. En réalité, on les appelle en norvégien « grisebær » ou « baies des cochons » en français, même si leur nom en France est plutôt « cornouiller de Suède ». Contrairement aux airelles, elles sont à moitié creuses et n’ont pas de goût. Seul leur aspect décoratif peut être intéressant.
Toujours dans la gastronomie, le wwoofing est l’occasion de découvrir des spécialités culinaires locales, comme les vafler, des gaufres norvégiennes en forme de cœur, les sveler, des crêpes épaisses semblables à des pancakes, ou le fårikål (prononcez « fôrikôl »), un plat campagnard composé de viande de mouton et de chou bouilli. Cuit longtemps, plus de deux heures en moyenne, le fårikål est un plat rustique, considéré comme le plat national norvégien et dont le nom signifie tout simplement « mouton dans un chou ». On mange également divers poissons pêchés dans le fjord, à proximité, comme de la morue, du flétan, du lieu noir, du maquereau ou encore du hareng. Sans oublier la rogue (« rogn » en norvégien), une poche d’œufs de poisson séchée et salée puis bouillie.
Enfin, hors du travail au champ, il y a toujours quelque chose à faire à la ferme, comme sortir de la forêt le bois de chauffage qui a été coupé et le faire sécher pour l’hiver, ou bien trier les encombrants et les amener à la déchetterie. Quant aux déchets végétaux et alimentaires, on les met avec le compost où ils deviendront du substrat pour les futures plantations. Car la saison prochaine se prépare dès maintenant. Et l’impatience guette déjà.






D’ailleurs, en Norvège aussi, on dit que si la renoncule laisse une lueur jaune sous la gorge, c’est qu’on aime le beurre
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