Fridtjof Nansen, la paix des glaces

Il est l’un des personnages les plus importants de l’histoire récente de la Norvège. Fridtjof Nansen fut un éminent explorateur polaire avant de devenir un homme politique engagé, ce qui lui valut de recevoir le Prix Nobel de la paix. Sa statue, qui perce de temps en temps le brouillard sur les hauteurs d’Oslo, se dresse sur la colline de Holmenkollen, tout près du célèbre tremplin de saut à ski. Une allusion aux sports d’hiver qui n’est pas anodine.

Destins norvégiens, Episode 7 : Fridtjof Nansen

Fridtjof Wedel-Jarlsberg Nansen vit le jour le 10 octobre 1861 à Store Frøen, un domaine de la banlieue d’Oslo. Son père, Baldur Nansen, était issu d’une famille d’origine danoise, dont l’ancêtre Hans Nansen explora l’Océan Arctique dès le XVIIème siècle. Au milieu du XVIIIème siècle, l’arrière-grand-père de Fridtjof Nansen quitta Copenhague pour s’installer en Norvège, alors province danoise. Ce fut ainsi que Baldur Nansen, avocat à la Cour Suprême de Norvège, s’afficha comme un notable de son pays, dernier d’une lignée de magistrats.

Il épousa en secondes noces Adelaide Wedel-Jarlsberg, nièce de Herman Wedel-Jarlsberg, lequel avait participé à l’écriture de la Constitution norvégienne de 1814 puis été gouverneur général de la Norvège auprès du roi de Suède. Le couple s’établit dans la propriété de Store Frøen, où il éleva ses trois enfants, le premier mourant cependant en bas âge.

Fridtjof Nansen grandit alors dans un cadre champêtre, s’adonnant à diverses activités au gré des saisons. L’été, il pêchait et nageait dans les lacs environnant, tandis qu’il chassait dans les forêts à l’automne. En hiver, comme la plupart de ses compatriotes, il pratiquait régulièrement le ski, qu’il apprit dès l’âge de deux ans. Il s’essaya également au saut à ski et au patinage sur glace.

Sans être un élève médiocre à l’école, il s’épanouissait toutefois mieux dans la nature, passant tout son temps libre à explorer les forêts et à y vivre en autonomie. Malheureusement, en 1877, sa mère décéda subitement et son père décida de vendre Store Frøen pour déménager à Oslo avec ses deux fils. Devenu un sportif accompli, il remporta l’année suivante les championnats nationaux de ski de fond pour la première fois. En tout, il s’imposa à onze reprises.

En 1880, il passa son examen d’entrée à l’Université d’Oslo puis étudia la zoologie. Désirant mener une vie au grand air, il pensait que l’étude des animaux lui permettrait de travailler loin des bureaux et des laboratoires d’un musée. En 1882, grâce au zoologiste norvégien Robert Collett, il s’engagea sur le phoquier Viking pour une campagne de chasse dans l’Arctique. En prenant des échantillons d’eau, il démontra que la glace de mer se formait à la surface plutôt qu’en dessous et que le Gulf Stream coulait sous une couche d’eau froide de surface.

Dès le printemps, le Viking vogua entre l’archipel du Svalbard et le Groenland, à la recherche de phoques. A l’approche des côtes du Groenland, il émit l’idée d’accoster afin d’explorer cette zone encore inconnue mais cela fut impossible. Cependant, il devint certain que l’inlandsis, l’immense glacier recouvrant le Groenland, pouvait être franchi.

De retour en Norvège au mois d’août, il accéda au poste de conservateur au département de zoologie du Musée de Bergen. Il rencontra Gerhard Hansen, médecin norvégien découvreur du bacille de la lèpre, puis étudia la neuroanatomie, se penchant particulièrement sur le système nerveux central des animaux marins. En 1886, il publia les résultats de ses études, confirmés par la plupart des scientifiques de son époque. L’année suivante, il en fit le sujet de thèse de son doctorat.

En cette année 1887, il planifia la traversée du Groenland, sûr que l’exploit était faisable malgré les échecs successifs du Suédois Adolf Erik Nordenskiöld et de l’Américain Robert Peary. Contrairement aux tentatives précédentes, il imagina un parcours d’Est en Ouest, partant de la partie inhabitée vers la côte habitée de l’île. Ainsi, l’expédition n’aurait pas besoin de faire demi-tour une fois arrivée à destination, la côte Ouest étant facile d’accès par bateau à l’inverse du littoral Est. En revanche, il n’y aurait pas de retour en arrière possible en cas d’impossibilité de continuer. De ce fait, cette contrainte fut pour Nansen une motivation à aller de l’avant plutôt qu’un inconvénient.

Quant à son équipe, il choisit pour l’accompagner le marin Otto Sverdrup, l’officier Oluf Christian Dietrichson, le skieur Kristian Kristiansen ainsi que deux Samis originaires du Finnmark, Samuel Balto et Ole Ravna. Ces derniers furent notamment engagés pour leurs qualités hors pairs sur des skis. Toutefois, le parlement norvégien ne lui ayant pas octroyé de financement, il reçut le soutien d’un mécène danois et de quelques uns de ses compatriotes.

Le 3 juin 1888, il quitta le Nord-Ouest de l’Islande à bord du Jason. Le 17 juillet, le navire fut en vue de la côte du Groenland, mais 20 km de banquise séparait encore l’équipage du littoral. A bord de petites embarcations, Nansen et ses hommes ramèrent en direction du fjord de Sermilik, lequel ouvrait une voie vers l’inlandsis. Or, ils dérivèrent vers le Sud, entraînés avec les glaces par les courants marins. Repoussés à 380 km du fjord, il purent atteindre la terre du Groenland, avant de reprendre finalement la mer et de retourner vers le Nord.

Le 11 août, après avoir ramé 200 km contre le courant, l’équipe de Nansen atteignit le baie d’Umivik. Bien que loin du point de départ prévu, Nansen décida d’entamer la traversée. Quatre jours plus tard, l’expédition partit en direction du Nord-Ouest, vers le village de Christianshåb (aujourd’hui Qasigiannguit), situé dans la baie de Disko, sur la côte Ouest. 600 kilomètres à travers le glacier les attendaient alors.

Se déplaçant à skis et tractant des traîneaux chargés de matériel et de provisions, les six hommes subirent les caprices du temps et du terrain. Les conditions météorologiques furent désastreuses et l’inlandsis était percé de nombreuses crevasses dans lesquelles il était extrêmement dangereux de tomber. Le 26 août, Nansen fut contraint de revoir ses plans et ordonna un changement de cap vers l’Ouest, en direction de Godthåb (actuellement Nuuk). Plus court, cet itinéraire devait être plus facile et plus rapide.

Le 11 septembre, l’expédition atteignit le sommet du glacier, à l’altitude de 2 719 m. Désormais sur un terrain descendant, le voyage fut relativement plus aisé. Le 26 septembre, l’équipe aborda les rivages du fjord de Godthåb, avant de mettre à l’eau un radeau le 29 septembre. Le 3 octobre, Nansen et ses compagnons d’aventure arrivèrent enfin à Godthåb, signifiant qu’ils avaient réussi la première traversée du Groenland. Lors des 49 jours que dura l’expédition, des données sur le climat et le relief de l’inlandsis groenlandais furent relevées, permettant ainsi de mieux connaître cette région du monde jamais explorée auparavant.

Le port de Godthåb ayant été pris par les glaces, les hommes restèrent sept mois sur place, vivant au contact des Inuits. Ce ne fut que le 15 avril 1889 qu’un navire danois les récupéra et les ramena en Europe. De retour en Norvège, Nansen reçut un accueil triomphal de la part de la population, réunie en une immense foule parmi laquelle figurait un futur grand explorateur polaire : Roald Amundsen.

En bleu : dérive vers le Sud puis retour vers Umivik (17 juillet-11 août) ; En rouge : trajet prévu ; En vert : trajet réalisé (15 août-3 octobre)

Nommé conservateur de la collection de zoologie de l’Université d’Oslo, il écrivit le récit de son expédition au Groenland et donna des conférences sur la géographie, dont une à la prestigieuse Royal Geographical Society de Londres. Le 6 septembre 1889, il épousa Eva Sars, chanteuse lyrique et skieuse émérite.

Mais toujours avide de nouvelles explorations, il présenta à la Société Norvégienne de Géographie en février 1890 son projet d’atteindre le Pôle Nord. Malgré les critiques de certains de ses collègues explorateurs, le parlement norvégien lui débloqua les fonds suffisants pour mener à bien ses plans. Afin d’arriver à son but, il imagina un voyage en bateau, se laissant prendre par les glaces et dériver vers le Pôle. Ainsi, il commanda à l’armateur Colin Archer un navire capable de résister à la pression des glaces.

Le 6 avril 1892, le Fram sortit des chantiers navals de Larvik. Avec sa coque et sa quille arrondies, il fut conçu pour ne pas laisser la glace avoir d’emprise sur lui. De ce fait, il était censé être soulevé par la banquise au lieu d’être broyé. Commandé par Otto Sverdrup, il quitta Oslo le 24 juin 1893 avant d’accoster à Vardø, à l’extrême Nord-Est de la Norvège. De là, il s’engagea le 21 juillet dans le passage du Nord-Est, longeant la côte de la Sibérie.

En septembre, en vue de l’archipel de Nouvelle-Sibérie, Nansen décida de laisser le Fram dériver. Pris par les glaces, le bateau se dirigea vers le Nord-Ouest, entraîné par le courant marin. Pendant de longues semaines, il dériva lentement, de façon plutôt aléatoire, tantôt virant vers le Sud, tantôt vers le Nord. Le 22 mars 1894, il franchit enfin la latitude de 80°N. Cependant, Nansen envisagea d’atteindre le Pôle Nord à pied, frustré par la lenteur de la progression du navire, calculée à moins de 1,6 km par jour.

En mars 1895, le Fram continua jusqu’à la latitude de 84°N. A cet instant, Nansen quitta le voilier avec Hjalmar Johansen ainsi que 27 chiens d’attelage. Se déplaçant à skis et en traîneau et transportant du matériel et des provisions, le duo espérait parcourir les 660 km les séparant du Pôle en une cinquantaine de jour. Ensuite, le plan était de se replier vers la Terre François-Joseph puis le Svalbard.

Malheureusement, après un départ prometteur, le parcours fut rendu difficile à cause d’une banquise très irrégulière, hérissée d’énormes blocs de glace s’étendant jusqu’à perte de vue. Le 7 avril, les deux hommes durent faire demi-tour après avoir atteint la latitude record de 86°13,6’N. Jamais l’être humain n’avait mis le pied aussi loin auparavant.

Sur le chemin du retour, Nansen et Johansen se heurtèrent à l’instabilité de la banquise causée par la hausse des températures estivales. Le 6 août, après avoir abattu et mangé leurs derniers chiens trop faibles pour continuer, ils mirent à l’eau leurs kayaks et abordèrent la Terre François-Joseph. Prisonniers de l’hiver, ils restèrent huit mois sur une île, survivant grâce à un abri de fortune et se nourrissant d’ours, de morses et de phoques.

Ils quittèrent leur campement le 19 mai 1896, lorsqu’ils rencontrèrent un mois plus tard l’explorateur britannique Frederick Jackson, lui aussi en expédition sur la Terre François-Joseph. Une rencontre fortuite qui allait leur sauver la vie. Le 7 août, ils rentrèrent par bateau à Vardø, avant de retrouver le Fram, ancré au port de Tromsø. Le navire, qui n’était pas parvenu à dériver jusqu’au Pôle Nord, avait hiverné au Svalbard avant de regagner la Norvège.

En rouge : trajet du Fram (juillet-septembre 1893) ; En bleu : dérive du Fram (septembre 1893-août 1896) ; En vert : parcours de Nansen et Johansen (mars 1895-juin 1896) ; En rose : retour de Nansen et Johansen (août 1896) ; En jaune : retour du Fram (août 1896)

Malgré l’échec, Nansen fut une fois encore accueilli en héros. Devenu professeur de zoologie à l’Université d’Oslo, il rédigea le récit de son expédition dans l’Arctique et consacra son temps aux études scientifiques. Ses publications, portées sur l’océanographie arctique, apportèrent de précieuses informations aux explorateurs polaires de son époque, lesquels affluèrent pour lui demander des conseils. Il était devenu le mentor de toute une génération d’aventuriers et de scientifiques.

En 1901, il emménagea avec son épouse et leurs quatre enfants dans une maison qu’il avait fait construire à Lysaker, à l’Ouest d’Oslo, et qu’il baptisa Polhøgda. Deux ans plus tard, un cinquième et dernier enfant naquit dans la propriété.

Ce début de XXème siècle fut également une période de tensions entre la Norvège et la Suède, la première désirant obtenir son indépendance vis-à-vis de la seconde. A partir de février 1905, le parlement norvégien se dota d’un nouveau premier ministre, Christian Michelsen, favorable à une dissolution de l’union des deux pays. Lui aussi partisan de la séparation, Nansen écrivit plusieurs articles en sa faveur.

Le 7 juin, le parlement norvégien déclara unilatéralement l’indépendance du pays, avant que le 13 août, un référendum confirmât par une large majorité la dissolution de l’union. Contraint, le roi Oscar II de Suède rendit sa couronne norvégienne, en attendant le nom du nouveau souverain. Un second référendum plébiscitant le maintien de la monarchie, Nansen alla lui-même convaincre le prince Charles du Danemark de devenir roi de Norvège. Ce dernier accepta et monta sur le trône sous le nom de Haakon VII.

Quant à Nansen, il fut nommé en avril 1906 ambassadeur de Norvège à Londres. Il se donna la mission de garantir l’intégrité de la position de son pays sur la scène internationale par un traité, puis démissionna de son poste l’année suivante, une fois le traité signé et sa mission accomplie. En décembre 1907, peu de temps après sa démission, il apprit que sa femme souffrait d’une grave pneumonie, laquelle mourut avant qu’il ne pût la retrouver.

A partir de 1908, il abandonna officiellement la zoologie pour l’océanographie et effectua plusieurs voyages dans l’Atlantique Nord et l’Arctique. Il mena diverses campagnes de mesures et mis au point un système de prélèvement d’échantillons d’eau auquel il prêta son nom (bouteille de prélèvement Nansen). En 1909, il légua le Fram à Roald Amundsen lors de son expédition au Pôle Sud et publia de nouveaux écrits sur l’exploration polaire. En 1913, il traversa la Sibérie en bateau à vapeur puis en Transsibérien, rencontrant et échangeant avec les populations sibériennes.

En 1914, la Première Guerre Mondiale éclata. Bien que neutre, la Norvège subit les conséquences du conflit dès 1917, notamment des pénuries alimentaires à cause de la réduction du commerce maritime international. En tant que président de l’Union norvégienne de défense (Norges Forsvarsforening), Nansen fut envoyé à Washington où il négocia une aide des Etats-Unis.

A la fin de la guerre, il s’engagea dès 1919 auprès de la Société des Nations (SDN), alors nouvellement créée. Il devint président de la Ligue norvégienne au sein de la SDN, avant d’accéder lui-même à des fonctions plus importantes en 1920. A ce moment-là, il se soucia du sort des prisonniers de guerre, dont près de 300 000 étaient encore en Russie. Alors frappée par la guerre civile, la Russie n’avait que peu d’intérêt pour ces milliers de malheureux. Nommé entre temps haut-commissaire pour les réfugiés, il déclara en 1922 avoir contribué au rapatriement de 427 886 prisonniers dans une trentaine de pays différents.

Pendant ce temps, la révolution russe déplaça près de deux millions de gens, fuyant les violences et la misère. A cela s’ajouta encore une terrible famine qui ravagea tout le pays et poussa Nansen à agir avec la Croix-Rouge. Grâce au Passeport Nansen, document qu’il créa pour venir en aide aux réfugiés et apatrides, il permit à de nombreux Russes de s’installer dans le pays de leur choix, comme le peintre Marc Chagall ou le musicien Igor Stravinsky. Dans la foulée, la guerre gréco-turque contraignit à l’exil des milliers de Grecs, quittant la Turquie. Par l’action de Nansen, tous les déplacés purent être rapatriés en Grèce, en échange du départ des Turcs.

En novembre 1922, il reçut le Prix Nobel de la paix, récompensant son travail en faveur des prisonniers de guerre, des réfugiés russes et grecs et des victimes de la famine en Russie. A partir de 1925, il tenta de venir en aide aux rescapés du génocide arménien en Turquie en les rapatriant en Arménie, alors intégrée à l’Union Soviétique. Il réussit finalement à rapatrier près de 7 000 Arméniens. Auparavant, plus de 300 000 Arméniens avaient bénéficié du Passeport Nansen. Enfin, en 1926, il signa la Convention sur l’esclavage, interdisant le travail forcé, et défendit l’adhésion de l’Allemagne à la SDN.

Par ses fonctions à la Société des Nations, il était la voix de la Norvège à l’internationale. Sur la scène nationale, il évita cependant de s’impliquer trop souvent dans les débats politiques. Il se prononça quand même contre le communisme, dont il s’était rendu compte du chaos qu’il avait provoqué en Russie.

En 1928, il rendit hommage à Roald Amundsen, disparu en mer et pour qui il avait été une source d’inspiration. Le 13 mai 1930, il décéda d’une crise cardiaque, à son domicile, à l’âge de 68 ans. Ses funérailles eurent lieu le 17 mai, jour de la Fête Nationale norvégienne, tandis que ses cendres furent déposées au pied d’un arbre de sa propriété. De nombreux hommages suivirent, tous décrivant un homme pacifiste, humaniste et engagé pour la justice. Il était aussi un explorateur extraordinaire et un brillant scientifique, considéré comme un des précurseurs de la neurologie et de l’océanographie.

Après sa mort et jusqu’en 1939, l’Office international Nansen pour les réfugiés poursuivit son action et reçut à son tour le Prix Nobel de la paix en 1938. En 1954, l’Organisation des Nations Unies (ONU), qui succéda à la SDN, créa la médaille Nansen (aujourd’hui renommée Nansen Refugee Award) pour récompenser chaque année les œuvres en faveur des réfugiés.

En 1958, l’Institut Nansen fut créé et établi dans sa propriété de Polhøgda. Fondation indépendante, ses fonctions étaient et sont toujours la recherche sur l’environnement, l’énergie et la politique de gestion des ressources. De plus, comme pour Roald Amundsen, la compagnie maritime Hurtigruten a baptisé MS Fridtjof Nansen l’un de ses navires à propulsion hybride. Enfin, son célèbre bateau le Fram est à découvrir au musée du même nom, à Oslo.

A suivre : Haakon VII, le roi patriote

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