La faune en Norvège

La Norvège abrite une faune nombreuse et variée, en majorité typique de l’Europe du Nord, comme on peut rencontrer aussi en Suède et en Finlande. Grâce à une faible densité de population, elle est le territoire le plus sauvage d’Europe. Le climat tempéré et océanique du pays favorise sa biodiversité, notamment le long du littoral atlantique. En montagne et dans l’Arctique, un climat plus froid se traduit par une population animale différente et adaptée aux conditions. Ainsi, on divise la faune norvégienne en trois catégories : la faune forestière, la faune de montagne et la faune marine.

La faune forestière

Les forêts recouvrent 37% du territoire norvégien. Elles abritent donc une large variété d’animaux sauvages. Si la plupart d’entre elles sont constituées de résineux, tels les pins et les sapins, il existe en ordre dispersé des forêts de feuillus. En altitude et dans le Nord, on trouve également des forêts de bouleaux, des arbres à feuilles très résistants aux climats froids. Cependant, la pression des activités humaines a forcé la faune à s’adapter à un environnement en changement ou à se déplacer vers les montagnes.

C’est dans cet habitat que se trouve la plupart des mammifères terrestres en Norvège, dont voici une sélection d’espèces les plus emblématiques :

  • L’ours brun (ursus arctos) est le plus gros mammifère carnivore que l’on rencontre en Norvège continentale. Reconnaissable à son épaisse fourrure brune, les plus gros spécimens peuvent atteindre une longueur de 2,50 m et un poids de 300 kg. Il vit sur presque tout le territoire norvégien, tandis que certains franchissent régulièrement les frontières suédoise, finlandaise et russe. Son régime alimentaire est principalement composé de baies, de racines, d’herbes, d’insectes et de petits rongeurs. Grand amateur de miel, il lui arrive de temps en temps de s’attaquer aux moutons et aux jeunes cervidés. A la fin de l’automne, il hiverne dans sa tanière, qu’il quitte vers avril-mai. C’est durant cette période hivernale que les femelles donnent naissance à entre un et trois petits. Après de longues années de chasse, l’ours est désormais une espèce protégée en Norvège depuis 1973, malgré un quota annuel de prises pour préserver les troupeaux. En 2022, on dénombrait 175 ours bruns et dix nouvelles portées, des chiffres en hausse par rapport aux précédents relevés.
  • Le loup (canis lupus) est le plus gros canidé sauvage de Norvège. Au pelage gris-brun, mais parfois roux, noir ou blanc, il atteint généralement un poids de 38 à 47 kg. Animal social, il vit en meute hiérarchisée d’une dizaine d’individus, dirigée par un couple dominant. Celui-ci donne naissance en moyenne à 4-6 louveteaux par portée. Lorsqu’ils ont un an, les jeunes loups quittent la meute et vont chercher à se reproduire avec un partenaire issu d’un autre groupe pour former une nouvelle meute. Certains peuvent parcourir près de 1000 kilomètres entre leur meute d’origine et leur nouvelle meute. Pour se nourrir, le loup chasse en priorité de jeunes cervidés, des sangliers, des lièvres et des oiseaux. Il peut aussi s’attaquer aux troupeaux de moutons ou de rennes domestiques. Protégé en Norvège depuis 1972, sa population se concentre le long de la frontière avec la Suède. A l’hiver 2021/2022, on comptait entre huit et neuf meutes, pour moins d’une centaine d’individus au total. Des battues sont toutefois autorisées pour limiter leur impact sur les troupeaux.
  • Le glouton (gulo gulo) est en Norvège le plus gros des mustélidés, une famille de mammifères carnivores comprenant aussi la martre, l’hermine ou le blaireau. C’est un animal trapu et au pelage brun, pesant entre 12 et 18 kg et long d’un peu moins d’un mètre. Armé de pattes et d’une mâchoire puissantes, il se nourrit de rongeurs, d’œufs et même de proies plus grosses que lui, comme les cerfs et les élans. Il suit souvent les ours et les loups lorsqu’ils chassent et mange les carcasses laissées après eux. Il peut même les transporter sur de longues distances, jusqu’à son terrier, et les imprégner de son odeur pour éloigner les autres prédateurs. Animal solitaire, il donne naissance, dès l’âge de 3-5 ans, à entre deux et trois petits, mais rarement tous les ans. Seulement présent dans les régions les plus septentrionales de la planète, on le rencontre en Norvège près des frontières suédoise et finlandaise. Protégé depuis 1973 dans le Sud du pays et 1982 sur le reste du territoire, un quota de chasse est autorisé pour défendre les troupeaux de moutons et de rennes domestiques. D’après un rapport de 2023, ils étaient environ 350 individus.
  • Le lynx (lynx lynx) est le seul félidé sauvage de Norvège, ainsi que l’un des quatre plus gros mammifères carnivores de Scandinavie avec l’ours, le loup et le glouton. Reconnaissable à ses oreilles terminées par des pinceaux de poils et sa queue courte, il peut atteindre 17 kg pour les femelles et 23 kg pour les mâles et mesurer de 90 à 120 centimètres de long. Présent sur tout le territoire norvégien, il chasse des rongeurs et des oiseaux, mais peut attaquer des animaux plus gros que lui, tels que des cervidés ou des moutons domestiques. Comme le chat, il marque son territoire par des griffures et des phéromones et communique en miaulant, ronronnant, sifflant et hurlant. Il met au monde entre un et quatre petits par an, lesquels deviennent indépendants dès l’âge d’un an, et peut vivre une vingtaine d’années. Protégé en Norvège, il est toutefois possible d’en chasser quelques uns de février à mars afin de défendre les élevages. Il y a entre 400 et 500 individus dans le pays.
  • L’élan (alces alces) est le plus gros des cervidés au monde, dont une grande partie de la population européenne se trouve en Scandinavie. Les mâles atteignent entre 1,80 et 2,20 m de hauteur et 2,60 et 3,10 m de longueur, pour un poids compris entre 380 et 700 kg. Quant aux femelles, elles peuvent mesurer de 1,50 à 1,80 m de haut et 2,30 à 2,80 m de long, et peser entre 280 et 400 kg. Seuls les mâles portent des bois, lesquels poussent pour la première fois à l’âge de deux ans. Jusqu’à l’âge de dix à douze ans, les bois grandissent tous les ans et se ramifient davantage. Ceux-ci sont reconnaissables à leur forme large et aplatie et tombent tous les hivers. Ils servent à la fois d’arme et d’apparat pour celui qui les porte. Plus ils sont grands, plus le mâle jouit d’une stature élevée. Au printemps, les femelles donnent naissance à un ou deux faons, plus rarement trois, qui grandissent très vite. Plutôt solitaire et très discret, l’élan se nourrit d’herbe, de plantes, de feuilles et de racines, lesquelles il cherche en hiver en grattant le sol sous la neige. Présent dans toute la Norvège, il est chassé comme gibier, mais aussi la proie des ours et des loups. Il arrive également qu’il soit heurté par des véhicules lorsqu’il traverse les routes ou les voies ferrées. Sa population est estimée à entre 120 000 et 150 000 individus. Il est l’animal emblématique de la Norvège.

Parmi les autres animaux de la forêt norvégienne, figurent des espèces présentes ailleurs en Europe, comme le renard roux, le sanglier, la loutre, le lièvre, le hérisson et la chauve-souris. On trouve aussi des rongeurs tels l’écureuil roux, le campagnol et le castor, des cervidés comme le chevreuil et le cerf et des mustélidés tels que le blaireau, la martre et le vison. Sans oublier de nombreuses espèces d’oiseaux (passereaux, corvidés, tourterelles, rapaces diurnes et nocturnes…), de reptiles, d’amphibiens, de poissons d’eau douce, d’insectes et d’autres invertébrés.

Ourse avec son ourson (Store norske leksikon)
Glouton (Store norske leksikon)
Groupe d’élans (Store norske leksikon)

La faune de montagne

Les montagnes et les plateaux représentent 38% du territoire norvégien. Le climat y est plus rude qu’au niveau de la mer et les animaux qui habitent en altitude disposent de capacités d’adaptation exceptionnelles. Les régions principales de montagne en Norvège se situent dans le Sud et sont le Jotunheimen (2 469 m d’altitude), le Dovrefjell (2 286 m) et les Rondane (2 178 m), ainsi que le plateau du Hardanger (1 861 m). Enfin, la Norvège du Nord, soumise aux influences de l’Arctique, présente des caractéristiques similaires aux zones de montagne. Les activités humaines y sont moins intenses, ce qui contribue à un environnement plus sain pour la faune locale, qui y a parfois trouvé refuge après avoir quitté les forêts. D’ailleurs, les animaux les plus représentatifs de la faune norvégienne s’y trouvent :

  • Le renne (rangifer tarandus) est un cervidé vivant dans les régions les plus septentrionales du monde. En Norvège, à l’état sauvage, il vit dans les montagnes du Sud. Au Nord, il est élevé en semi-liberté par les Samis, le dernier peuple autochtone d’Europe. C’est le seul cervidé dont les mâles et les femelles portent des bois, lesquels sont très hauts et très ramifiés. Ceux des mâles sont cependant plus grands que ceux des femelles. Comme pour tous les cervidés, ils leur servent à se battre et à affirmer leur statut social et tombent tous les hivers. De plus, le renne se distingue par sa taille relativement moyenne, entre 80 et 125 cm de haut pour un poids d’environ 120 kg, et son pelage gris-brun qui s’étoffe en hiver. Il a aussi la particularité d’avoir des yeux qui changent de couleur, passant du marron en été au bleu en hiver, ce qui lui permet de capter un maximum de lumière lors de la nuit polaire. Animal grégaire, il vit en groupes pouvant rassembler jusqu’à une centaine d’individus. Il se protège ainsi des prédateurs, comme le loup et le glouton. Il donne, au printemps, naissance à un ou deux faons et se nourrit d’herbe, de feuilles d’arbustes, de bruyère, de lichens et de champignons. En hiver, il creuse la neige à la recherche d’herbes rases et de lichens. On estime sa population sauvage à 25 000 individus, dont 10 000 dans le Hardanger. Une sous-espèce vit au Svalbard, un archipel de l’océan Arctique.
  • Le renard polaire (vulpes lagopus), appelé renard des montagnes en Norvège continentale, est une espèce de renard adaptée aux climats froids et montagnards, présent également au Svalbard. Plus petit que le renard roux, il mesure environ un mètre de long, dont 40 centimètres pour la queue, et pèse de 3 à 8 kilos. Il est reconnaissable à sa fourrure estivale brune qui devient gris-bleu (renard bleu) à blanche (renard blanc) en hiver. Il est ainsi capable de résister à des températures descendant jusqu’à -40°C et de se camoufler parfaitement dans les paysages enneigés. Carnivore, il chasse de petits rongeurs, surtout des lemmings, dont il est très dépendant de l’état de la population. Lorsqu’ils sont en abondance, le renard peut facilement trouver de la nourriture et donner naissance à plus de dix petits par portée. S’ils sont en faible nombre, les portées sont réduites. Quant à ses prédateurs, l’aigle royal en est le plus dangereux. Longtemps chassé pour sa fourrure, il est protégé en Norvège depuis 1930. En 2022, 72 portées de 354 renardeaux ont été comptabilisées sur tout le territoire.
  • Le lemming (lemmus lemmus) est un rongeur proche du hamster, dont l’habitat se contente de la Scandinavie. D’une taille de 15 cm pour un poids moyen de 110 g, il a des oreilles et une queue courtes et un pelage marron et noir. Il vit dans la toundra, en altitude, mais également au bord de la mer, dans le Nord de la Norvège. Il se nourrit d’herbe, de pousses de plantes, de racines et de graines, dont il stocke une partie avant l’hiver. Quand la neige recouvre son environnement, il la creuse à la recherche de ses réserves. S’il ne se camoufle pas pour se cacher de ses prédateurs, comme le renard et les rapaces, sa fourrure bariolée sert d’avertissement afin de les dissuader de le manger. D’un tempérament bagarreur, il n’hésite pas non plus à se confronter à ses agresseurs. Enfin, comme beaucoup de rongeurs, il peut se reproduire rapidement, à raison de plusieurs portées de 3-5 petits par an. Certaines années, sa population se multiplie tellement qu’il ne peut la contrôler et doit migrer en masse vers de nouveaux territoires, où une grande partie d’entre eux ne survit pas.
  • Le bœuf musqué (ovibos moschatus) est, malgré son nom, un caprin, comme les chèvres et les moutons, et vit dans le massif du Dovrefjell depuis son introduction en 1947. D’allure trapue et massive, il mesure en moyenne 2,5 m de long pour 1,65 m de haut et un poids de 350 à 450 kg. Il arbore une longue et épaisse toison laineuse ainsi que des cornes courbées. Il vit dans la toundra d’altitude, en groupes d’une dizaine d’individus, menés par un patriarche. Les adultes y entourent des jeunes nés dans l’année. En période de reproduction, le mâle émet une forte odeur, d’où son nom. Doté d’un fort tempérament, il se défend farouchement contre ses agresseurs, comme les loups, auxquels il assène de violents coups de tête. Il se nourrit en broutant de l’herbe et des plantes, qu’il cherche en hiver en grattant la neige. Présent dans tout l’hémisphère Nord lors de la dernière glaciation, il ne subsistait plus que dans le Nord du Canada et au Groenland, avant sa réintroduction en Scandinavie. De récents décomptes estiment sa population en Norvège à plus de 200 individus.
  • L’harfang des neiges (bubo scandiacus) est un rapace de la famille des hiboux vivant exclusivement dans l’Arctique. Reconnaissable à son plumage blanc, il est cependant tacheté de noir chez les femelles, contrairement aux mâles. Haut de 53 à 65 cm, il pèse aux alentours de 2 kg pour le mâle et 3 kg pour la femelle, qui est plus grosse. Quant à son envergure, elle atteint entre 130 et 170 cm. Nichant à même le sol sur une hauteur, il pond entre quatre et sept œufs, qui éclosent au bout d’une trentaine de jours de couvaison. Les oisillons quittent le nid pour la première fois après deux semaines, mais ne volent qu’à l’âge d’un mois et demi. De plus, bien qu’étant une espèce de hibou, il est actif toute la journée en fonction des saisons de l’Arctique : diurne en été et nocturne en hiver. Il chasse de petits rongeurs, comme les lemmings, qui, lorsqu’ils sont en abondance, contribuent au développement de sa population. En Norvège, il est surtout présent dans le Finnmark (Laponie), mais plus rare dans le reste du pays.

Les montagnes norvégiennes abritent également d’autres espèces, comme l’hermine, une cousine de la martre qui arbore une fourrure blanche en hiver, le lagopède, un gallinacé dont le plumage blanchit en hiver, et le faucon gerfaut et l’aigle royal, deux grands rapaces. Des animaux vivant habituellement dans les forêts s’y aventurent aussi, à la recherche de nourriture ou pour fuir un danger, tels que l’ours brun, le loup, le glouton, le lynx et l’élan.

Renard polaire (Store norske leksikon)
Groupe de rennes sauvages (Store norske leksikon)

La faune marine

La Norvège est bordée par plusieurs mers et océans : la mer du Nord au sud, l’océan Atlantique et la mer de Norvège à l’ouest et la mer de Barents et l’océan Arctique au nord. Elle jouit aussi d’un littoral très découpé long de 102 936 km, où se trouvent 239 057 îles et îlots. Par conséquent, la faune marine y est très développée et les fjords et les baies offrent des refuges à un grand nombre d’animaux. Des espèces d’oiseaux très variées nichent tout le long du littoral, tandis que divers mammifères marins, poissons, mollusques et autres crustacés peuplent les eaux norvégiennes. Il existe même des récifs coralliens près de l’île de Røst, au Sud de l’archipel des Lofoten, et dans le détroit du Skagerrak, entre la Norvège et la Suède. La mer regorgeant de ressources naturelles que l’humain exploite, elle est un milieu fragile à préserver. Également touchée par le réchauffement climatique, sa faune fait face à de nouvelles menaces.

Parmi les nombreux mammifères marins que l’on peut rencontrer en Norvège, voici une sélection de quelques espèces emblématiques :

  • Le phoque commun (phoca vitulina) est un mammifère marin pinnipède dont l’habitat occupe tout le littoral norvégien, où il partage son environnement avec d’autres espèces de phoques. D’une taille variant entre 140 et 155 cm, il pèse entre une soixantaine et une centaine de kilos. Son pelage diffère du gris clair au noir, en passant par le brun, tandis que les jeunes arborent un pelage entièrement blanc. Se rassemblant en colonies plus ou moins grandes, il se prélasse sur les plages et les rochers quand il ne chasse pas dans l’eau. Grâce à sa silhouette hydrodynamique, il est un excellent nageur, contrastant avec son allure maladroite lorsqu’il est sur la terre ferme. Il se nourrit principalement de poissons, qu’il capture en plongeant près des côtes, à des profondeurs situées entre 20 et 40 m, bien qu’il ait la capacité de plonger beaucoup plus profond. Les femelles, fécondes dès l’âge de 4-6 ans, donnent naissance en été à un seul petit. Longtemps chassé pour sa viande, sa graisse et sa fourrure, le phoque est désormais protégé par des quotas de prises annuels. On estime sa population en Norvège à plus de 9 600 individus, dont près de 2 000 au Svalbard.
  • L’orque (orcinus orca) est un mammifère marin cétacé de la famille des baleines à dents, comme le dauphin et le marsouin. Appelée aussi baleine tueuse en raison de sa mâchoire acérée, elle atteint les 9 m de long pour les mâles et 7,5 m pour les femelles, pour un poids compris entre 7 et 10 tonnes. Reconnaissable à sa couleur noire et blanche, elle arbore une haute nageoire dorsale qui permet de différencier les individus par sa forme et sa taille. Vivant en petits groupes familiaux menés par une matriarche, elle est commune dans tout l’océan Atlantique et s’approche régulièrement des côtes, où elle chasse les bancs de harengs. Elle s’attaque aussi à d’autres proies, telles que les phoques, les oiseaux marins, les calamars et les petites baleines. D’une longévité de 80 à 90 ans pour les femelles et de 50 à 60 ans pour les mâles, elle ne donne naissance à un seul jeune que tous les cinq ans en moyenne. Elle est également une des rares espèces animales à connaître la ménopause. En Norvège, elle est le plus souvent observable dans l’Arctique, où sa présence attire de très nombreux touristes.
  • La baleine à bosse (megaptera novaeangliae) est un cétacé de la famille des baleines à fanons, ainsi qu’un des plus gros animaux qui existent sur la planète, avec une taille atteignant les 17 m et un poids de près de 40 tonnes. Son dos est de couleur noire, tandis que son ventre est blanc. Sa tête massive, recouverte de petites bosses, lui doit son nom. Quant à sa nageoire caudale, elle permet, par sa taille et sa forme, de reconnaître chaque individu. Dotée de fanons, de longues lames cornées qui filtrent l’eau, et non de dents, elle se nourrit principalement de krill, une sorte de toute petite crevette vivant en immenses groupes. Connue pour son chant, celui-ci est produit par les mâles en période de reproduction. Comme l’orque, elle jouit d’une longévité remarquable, estimée à 70-90 ans. Aussi, les femelles donnent naissance à un seul baleineau, à des intervalles de trois ans en moyenne. En Norvège, elle s’approche de temps en temps du littoral, surtout dans le Nord du pays, où elle suit les bancs de harengs jusque dans les fjords. Chassée durant de longues années pour sa viande et sa graisse, elle est protégée depuis 1955.

De nombreuses autres espèces de cétacés sont dénombrées en Norvège, dont le marsouin, le bélouga (ou baleine blanche), le narval (ou licorne de mer), le cachalot, le rorqual commun, la baleine bleue ou le dauphin à nez blanc. Si le pays autorise encore la chasse à la baleine, seul le petit rorqual peut être chassé.

Le littoral étant également l’habitat d’un grand nombre d’espèces d’oiseaux, on en recense plusieurs en Norvège. De plus, le pays abrite des zones de nidification importantes sur la côte atlantique (îles de Runde et de Lovund), aux îles Lofoten (île de Røst) ou sur la mer de Barents (réserves de Gjesværstappan, Makkaurhalvøya et Hornøya) :

  • Le pygargue à queue blanche (haliaeetus albicilla), appelé aussi grand aigle de mer, est le plus grand rapace de Norvège. D’une taille comprise entre 76 et 94 cm et d’une envergure allant de 1,90 m à 2,40 m, il peut peser jusqu’à 7 kg pour les femelles et 5,5 kg pour les mâles. D’un plumage à dominante brun-noir, seule sa queue est blanche. Comme tous les rapaces, il dispose d’une excellente vue, qui lui sert à chasser ses proies. Présent tout le long du littoral norvégien, la majorité de sa population se cantonne à la moitié Nord, tandis que quelques couples ont élu domicile à l’intérieur des terres. Protégé avec l’aigle royal depuis 1968, il n’a cessé de croître, pour dépasser les 4 000 couples aujourd’hui. Nichant au sommet d’un arbre ou sur une hauteur, il élève entre un et trois oisillons, qui quittent le nid après 10-11 semaines. Chassant principalement des poissons et des oiseaux marins, il peut aussi attraper de petits mammifères ou se contenter de charognes.
  • Le macareux moine (fratercula arctica), connu aussi sous le nom de perroquet de mer, est un oiseaux marin commun le long du littoral atlantique. Reconnaissable à son bec coloré et triangulaire, son plumage noir et blanc et ses pattes rouges, il a un poids compris entre 320 et 550 g et est un cousin du pingouin. Se réunissant en des colonies de plus d’un millier de couples, il pond un œuf unique dans un trou creusé dans le sol. L’oisillon y est élevé pendant un peu moins de dix semaines avant son premier envol. En Norvège, on trouve des colonies du Rogaland, au Sud-Ouest, jusqu’au Cap Nord, ainsi qu’au Svalbard. Depuis des années, le macareux souffre de la surpêche, qui réduit drastiquement ses ressources alimentaires et entraîne une chute de sa population globale.
  • Le pingouin (alca torda), ou petit pingouin, est un oiseau marin présent sur presque tout le littoral norvégien. Grand d’une quarantaine de centimètres pour un poids de 650-900 g, il sait très bien voler et ne doit pas être confondu avec le manchot, incapable de voler et vivant uniquement dans l’hémisphère Sud. Il est un proche cousin du grand pingouin, un oiseau marin de l’Arctique, mais inapte au vol et disparu au cours du XIXe siècle à cause de la surchasse. Arborant un plumage et un long bec noirs, sauf le ventre qui est blanc, il est un excellent pêcheur et nageur. Il niche en colonies sur les falaises et pond un œuf unique. Présent du Rogaland jusqu’au Svalbard, on estime sa population à plus de 55 000 couples. Protégé en Norvège, il est cependant menacé par les filets de pêche, dans lesquels il peut se faire piéger.

On peut encore citer des espèces comme le goéland, la mouette, le guillemot (proche du pingouin), le fou de Bassan, le cormoran huppé, la sterne (ou hirondelle de mer), l’oie bernache ou l’eider (une espèce de canard). Quant au labbe, c’est un oiseau prédateur n’hésitant pas à s’attaquer à d’autres espèces, tels les pingouins et les macareux.

Enfin, dans l’archipel du Svalbard, vit un dernier animal :

  • L’ours blanc (ursus maritimus) est le plus gros mammifère terrestre carnivore de la planète. Ils peuvent mesurer entre 1,80 et 2,60 m de long et 1,70 m de haut, pour un poids variant de 300 à 600 kg. Vivant uniquement dans l’Arctique, son environnement est soumis à des conditions climatiques extrêmes. Pour survivre au froid, son épaisse fourrure est une alliée indispensable. Les poils qui la composent ne sont en réalité pas blancs, mais transparents et creux. Remplis d’air, ils lui assurent un isolant très efficace. C’est la diffraction de la lumière les traversant qui crée la couleur blanche, ce qui constitue aussi un camouflage idéal. De plus, sa couche de graisse le protège encore un peu plus du froid, tandis que sa peau noire lui évite une trop forte déperdition de chaleur. Excellent nageur, la banquise est son terrain de chasse favori, où il se nourrit en priorité de phoques, mais aussi de morses, de bélougas ou de narvals. Il creuse sa tanière dans la glace, où les femelles mettent au monde en hiver entre un et deux petits, avant de ressortir au printemps. Au Svalbard, on estime sa population à un peu moins de 1 000 individus. Longtemps chassé pour sa fourrure, il est protégé depuis 1973. Cependant, le réchauffement climatique, qui provoque la fonte des glaces, réduit la surface de la banquise et détruit son habitat. Il est également sensible à la pollution de l’air et de l’eau, notamment par des perturbateurs endocriniens, qui entraînent des problèmes de stérilité et des maladies du système immunitaire.
Ours blanc (Store norske leksikon)

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