Bergen, la porte d’entrée des fjords

Fondée en 1070 par le roi de Norvège Olav III Kyrre, Bergen est située au Sud-Ouest du pays, dans le comté de Vestland (comté de Hordaland jusqu’en janvier 2020), dont elle est le chef-lieu. Construite au pied de sept collines, la ville est depuis toujours un important centre portuaire, universitaire et culturel. Aujourd’hui deuxième ville de Norvège avec ses 294 000 habitants, Bergen fut la capitale du royaume de 1164 à 1299 et conserva même son statut de plus grande cité du pays jusque dans les années 1830. Désormais détrônée par Oslo, elle reste une force maritime, industrielle et touristique. De nombreux navires y ont leur port d’attache, tandis que le commerce du poisson et des matières premières puisées du fond de la Mer du Nord en font sa richesse. De plus, Bergen est, de par sa situation géographique, considérée comme la porte d’entrée des fjords norvégiens. En effet, c’est d’ici que part la plupart des croisières faisant visiter à des milliers de touristes venus du monde entier ces célèbres curiosités géologiques.

Également dynamique culturellement, Bergen est la ville natale de plusieurs compositeurs classiques, dont Edvard Grieg, auteur de la fameuse musique crescendo de l’opéra « Peer Gynt », signé avec le dramaturge Henrik Ibsen. L’orchestre philharmonique de la ville a d’ailleurs vu le jour en 1765, ce qui en fait l’un des plus anciens d’Europe. Berceau de groupes musicaux norvégiens aux styles variés, Bergen accueille de nombreux festivals et autres concerts aux tons internationaux, dont le Festival International de Musique se tenant tous les ans aux mois de mai et juin. Ville de théâtres et de musées, la cité norvégienne est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco depuis les années 1970 et a été désignée capitale européenne de la culture en 2000. C’est cette même année que le Festival International du Film de Bergen (BIFF) a été créé, lequel présente chaque mois d’octobre des films originaires de la planète entière.

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Bryggen, le vieux port de Bergen

Ville d’histoire, Bergen regorge de trésors, témoins d’un riche passé. Bryggen, dont le nom signifie « le quai » en norvégien, est un quartier de Bergen datant de la fin du Moyen Age. En effet, à partir du XVème siècle, la ville fut un des ports les plus prospères de la Ligue Hanséatique, laquelle regroupait jusqu’à la fin du XVIIème siècle de nombreuses villes marchandes de la Mer du Nord et de la Mer Baltique. Avec ses dix-sept maisons colorées et alignées les unes à côté des autres, le comptoir de Bryggen pouvait entreposer à l’abri des intempéries diverses marchandises, dont principalement des céréales exportées de pays voisins ainsi que du poisson pêché dans les eaux froides de l’Atlantique Nord et destiné à être vendu dans l’Europe entière. Après le déclin de la Ligue Hanséatique, Bryggen continua des activités mercantiles jusqu’à la seconde moitié du XVIIIème siècle, et ce malgré les incendies successifs qui détruisirent certains entrepôts. Inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1979, le quartier est aujourd’hui essentiellement touristique, accueillant en lieu et place des anciens comptoirs marchands des restaurants et des boutiques de souvenirs. Deux musées retracent cependant l’histoire de Bryggen : le Musée de la Ligue Hanséatique et le Musée de Bryggen.

Lorsque l’on flâne sur les pavés de Bryggen, on ne peut s’empêcher de regarder les vitrines des boutiques de souvenirs débordant de produits dérivés, comme des parapluies aux couleurs du drapeau norvégien, des tricots aux motifs colorés typiquement scandinaves, sans oublier les fameux trolls dont les reproductions en résine épient les passants de leurs yeux malicieux. La première échoppe de Bryggen se nomme Julehuset, autrement dit « la Maison de Noël », et propose toute l’année des sujets de Noël, à l’instar de certains magasins que l’on peut croiser à Londres. Une autre boutique, estampillée « Knut Skurtveit » (photo du milieu ci-dessus), ne se démarque pas par les souvenirs qu’elle vend, mais plutôt par sa devanture quelque peu « bancale », preuve que le bâtiment ne date pas d’hier. Parfois, la curiosité nous mène à emprunter les ruelles étroites qui se glissent entre deux maisons et à découvrir de nouvelles petites boutiques. Et si l’on lève la tête, on peut se surprendre à voir des escaliers qui s’enchevêtrent d’une maison à l’autre. Mais ce qui marque le plus, c’est l’odeur du bois qui vient chatouiller les narines, rappelant plus un coin perdu à la campagne qu’une ville d’un peu plus de 290 000 habitants.

Du fait de son inscription au patrimoine mondial de l’Unesco, Bryggen est une vieille dame dont il faut souvent s’occuper. Ainsi, il n’est pas rare de voir de temps en temps des boutiques fermées pour cause de travaux ou des échafaudages montés contre des maisons, toutefois recouverts d’une bâche reproduisant la façade originale du bâtiment restauré afin de dénaturer au minimum le site dans son ensemble. C’est le prix à payer pour préserver des attaques du temps qui passe un pan de l’histoire de la Norvège et de l’Europe du Nord.

Bien que désormais investi par l’industrie du tourisme et du commerce, Bryggen a réussi à conserver son charme d’antan et demeure une des attractivités incontournables de Bergen. Parfaite image de carte postale, le quartier se laisse visiter avec plaisir et lenteur… en tout cas, tant que le ciel souvent pluvieux ne vous importune pas.

Ruelle du Vieux Bergen

Un autre endroit incontournable, le Vieux Bergen, ou « Gamle Bergen » en norvégien, est un quartier datant de la fin du Moyen Age jusqu’au début du XIXème siècle, longue période durant laquelle l’architecture générale de la ville n’a pas beaucoup changé. Situé entre le Théâtre National et Nordnes, le Vieux Bergen est typique de par ses maisons de bois colorées et ses étroites ruelles pentues et pavées. Lorsque l’on s’y promène, on ne peut que s’imprégner de sa quiétude et de son atmosphère d’un autre temps. Les Bergenois qui vivent dans ces maisons ancestrales ont pris l’habitude de décorer leurs fenêtres sans volets de bougies et de babioles en tous genres et d’ornementer leur pallier de diverses fleurs, dont de jolis rosiers et autres hortensias.

Une des ruelles les plus emblématiques du Vieux Bergen est Knøsesmauet, avec ses maisons serrées les unes contre les autres, ses réverbères accrochés aux façades et ses drapeaux norvégiens flottant au bout de mâts patriotes. Au centre de la chaussée pavée, une bande plus étroite forme comme une série de petites marches, lesquelles aidaient les chevaux à gravir la pente par endroit assez raide. Il n’est d’ailleurs pas tellement difficile de s’imaginer quelques cinquantaines d’années en arrière, voir ces chevaux faire claquer leurs sabots sur les pavés et tirer de lourdes charges, à l’époque où la Norvège ne savait pas encore que son pétrole ferait d’elle un des pays les plus riches au monde.

Parfois, au gré des détours que les ruelles nous obligent à prendre, on découvre de petits coins de verdure s’ouvrant sur une maison aux façades colorées. Comme un morceau de campagne au beau milieu de la ville, on en viendrait à envier les heureux propriétaires lorsque la clémence du ciel leur autorise un moment de détente sous les arbres de leur jardin.

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Petit carré de verdure

Si l’on continue jusqu’à Nordnes, on arrive à l’Aquarium de Bergen, où l’on peut admirer plusieurs espèces animales marines familières des eaux fraîches de l’Atlantique Nord, parmi lesquelles des pingouins, des otaries, des phoques et autres variétés de poissons. En s’aventurant ensuite jusqu’à l’extrémité de Nordnes, on rejoint un bosquet prisé des joggeurs, duquel on jouit d’une belle vue de l’avant-port de Bergen ainsi que des reliefs plongeant dans l’eau et entourant la ville.

Le Nordnorge, un des navires de la flotte Hurtigruten

Enfin, tout près du Vieux Bergen, se trouve le quai du légendaire Hurtigruten, cette flotte de cargos naviguant toute l’année de port en port jusqu’à Kirkenes, au Nord du pays, puis revenant à Bergen au bout de douze jours d’un fabuleux périple le long des côtes de la Norvège.

Vue de Bergen depuis le mont Fløyen

Le mont Fløyen est l’une des sept collines qui entourent Bergen ainsi que la plus visitée. Son pied se situe au centre ville, d’où part également le train à crémaillère (Fløibanen) qui permet d’atteindre le sommet de la montagne en quelques minutes sans se fatiguer. Car si l’on est courageux, on peut escalader la colline à la force de ses jambes par la route, soit un petit peu plus de trois kilomètres à neuf pour cent de moyenne. Les premiers lacets sont très serrés jusqu’à l’ancienne caserne des pompiers de Skansen, ensuite, sans pourtant que la pente ne s’atténue, la route est moins tortueuse.

Toutefois, des sentiers et des marches traversant la forêt et serpentant entre les rochers servent de raccourcis mais ce n’est qu’au bout d’une heure, voire quarante-cinq minutes pour les plus optimistes, que l’on peut espérer arriver au sommet de la colline.

Cependant, l’effort n’est pas vain, car la vue sur Bergen qu’offre la montagne est imprenable. Mais avant, à seulement quelques mètres du sommet, un léger crochet du côté des habitantes du mont Fløyen s’impose. Elles ne sont que huit, mangent du foin et broutent de l’herbe toute la journée et vivent dans une petite cabane ouverte aux courants d’air. Ce sont les chèvres du mont Fløyen et chacune a son prénom. On peut d’ailleurs jeter un œil au trombinoscope placardé contre le mur de leur abri. Et quand elles ne s’y reposent pas, leur rôle principal est de préserver le lieu en le débroussaillant naturellement, mais aussi de distraire les touristes et les enfants qui les caressent volontiers.

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Les célèbres chèvres vous attendent

Vient alors le moment tant attendu : la vue sur Bergen. A 320 m au-dessus du niveau de la mer, la ville s’étend sous nos yeux à 180 degrés. Tous les lieux remarquables sont là : Bryggen, la forteresse de Bergenhus, le bassin de Lille Lungegårdsvann, les clochers des églises, les maisons du Vieux Bergen…

Là-haut, tout est fait pour passer un bon moment seul, entre amis ou en famille. Après avoir pris un verre au café ou un repas au restaurant, les activités sont nombreuses : jouer avec les enfants au parc de jeu, faire un parcours d’accrobranche, donner quelques coups de pagaie sur le lac, pédaler sur les étroits chemins de terre ou chercher des trolls dans la forêt. Enfin, une boutique de souvenirs propose d’immortaliser cette visite en achetant pourquoi pas une réplique miniature du train à crémaillère, avant de redescendre en ville avec le vrai.

Le Marché aux Poissons

Cependant, ce qui attire le plus les touristes, c’est le Marché aux Poissons, ou « Fisketorget » pour les Norvégiens, qui existe à Bergen depuis 1276. Dorénavant installé dans un bâtiment tout neuf qu’il partage avec l’Office de Tourisme, tout près de Bryggen, le marché est un endroit à ne pas manquer s’il on veut goûter aux spécialités de la mer… et aussi de la terre. Plus fréquenté par les touristes que par les locaux, il possède également un restaurant, appelé le Fjellskål, où les produits de la pêche sont mis à l’honneur. Sinon, on peut y acheter directement à l’étal des poissons entiers ou à la découpe, des steaks de baleine et même des saucissons d’élan ou de renne.

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Saucisses de renne, d’élan et de baleine

Dans des aquariums, on fait la connaissance de grosses crevettes roses et de crabes royaux géants bien vivants. Et si l’on lève les yeux au plafond, on voit pendre à des ficelles des morues séchées. Originaires des Îles Lofoten, elles sont étêtées, vidées et ouvertes en deux avant d’être exposées à l’air libre pendant plusieurs jours, mais sans jamais être salées, les vents iodés du large se chargeant de leur donner leur saveur unique. Elles peuvent consommées telles quelles ou bien cuisinées en lutefisk, une recette norvégienne traditionnelle dans laquelle le poisson est cuit dans une solution de soude, lui conférant un texture gélatineuse et un goût très prononcé.

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Morue séchée des îles Lofoten

Mais ce pour quoi l’on va au Marché aux Poissons, c’est souvent pour le célèbre saumon de Norvège. Des vendeurs pour la plupart étrangers et polyglottes proposent aux visiteurs de goûter d’abord au saumon sauvage, puis au fameux gravlax (écrit « gravlaks » en norvégien) accompagné de sa sauce à la moutarde sucrée-salée. Personnellement, un délice. Ensuite, s’il on n’a pas peur de culpabiliser par rapport à Greenpeace ou à Sea Shepherd, on peut se permettre d’essayer au moins une fois dans sa vie la viande de baleine. De toute façon, les Norvégiens ne consomment en général que très peu de viande de baleine.

Après avoir goûté, vient alors le temps d’acheter. Et une fois encore, tout est fait pour satisfaire les touristes. Le morceau de poisson est conditionné dans une barquette sous vide puis rangé dans un sac en aluminium isotherme. Ainsi, le voyage retour ne devrait pas lui faire trop de mal. En plus, on peut même repartir avec un pot de sauce à la moutarde fait-maison.

Les montagnes se reflètent dans les eaux de l’Osterfjord

Enfin, Bergen étant la porte d’entrée des fjords norvégiens, de nombreuses croisières partent et reviennent dans son port. Parmi ces croisières, celle de l’Osterfjord est proposée toute l’année par la compagnie Rødne Fjord Cruise. Au départ de Zachariasbryggen, tout près du Marché aux Poissons, le bateau quitte Bergen en direction du Nord, longe la côte Ouest de l’île d’Osterøy puis s’engouffre dans l’Osterfjord jusqu’à la petite ville de Modalen avant de faire demi-tour et de rentrer à Bergen, soit environ trois heures de croisière.

La croisière commence en longeant les localités voisines de Bergen, dont les maisons aux diverses couleurs s’accrochent aux rochers au-dessus de l’eau. Parmi ces villes se trouve Salhus, laquelle a connu de belles années grâce à la filature de laine, devenue aujourd’hui un musée du tricot. Ce grand bâtiment blanc posé au bord de l’eau a conservé ses vieilles machines à tricoter, lesquelles ne fonctionnent seulement que pour le plaisir des visiteurs.

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Salhus et le musée du tricot

Après avoir franchi le pont du Nordhordaland, le bateau atteint les premiers rivages de l’île d’Osterøy. Ce bout de terre montagneux, entouré d’un bras de mer lui-même encerclé par d’autres bouts de terre, est considéré comme l’île intérieure la plus grande d’Europe du Nord. Rocher sauvage recouvert de forêts, l’île n’accueille que quelques maisons coupées du monde, comme on en rencontre assez souvent dans toute la Norvège.

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Rivages de l’Osterfjord

Lorsque la croisière passe au niveau de lieux remarquables, comme par exemple l’entrée dans les derniers kilomètres de l’Osterfjord, les haut-parleurs du bateau ne manquent pas de jouer quelques morceaux de musique classique, rajoutant de la dramaturgie aux paysages. Que l’on juge cet accompagnement musical utile ou non, nos yeux ne peuvent que se river sur ces immenses parois rocheuses tombant à pic, comme tranchées d’un seul coup par l’épée d’un géant.

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Falaises impressionnantes

Toujours dominé par des falaises abruptes s’admirant dans les eaux claires du fjord comme dans un miroir, le bateau arrive au petit village de Mostraumen, paisible bourgade d’une douzaine d’âmes loin du relatif tumulte citadin. Relié notamment au monde extérieur grâce à son port et ses liaisons quotidiennes en ferry, Mostraumen demeure un lieu de villégiature idéal pour se reposer et se déconnecter un instant.

Ensuite, vient le moment d’amuser un peu les touristes. Le bateau s’approche tout près d’une cascade tombant de la falaise jusqu’à frôler la paroi, puis un membre d’équipage sort sur le pont inférieur et récupère de l’eau de la chute à l’aide d’un seau fixé à l’extrémité d’une longue perche. Ainsi, les passagers peuvent goûter cette eau fraîche venue tout droit des montagnes et des glaciers, si le débit important et le vent fort n’ont pas auparavant transformé la cascade en une véritable douche froide.

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Cascade d’eau fraîche

Enfin, le bateau amorce son demi-tour face à Modalen, sous le regard figé des façades colorées des maisons. Avec sa population d’un peu plus de 370 habitants, Modalen est une des municipalités les plus petites de Norvège, mais sa centrale hydro-électrique lui permet de produire assez d’énergie pour la vendre aux communes voisines et ainsi en tirer de nombreux bénéfices.

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Modalen, paisible village

Pour le retour à Bergen, on peut s’installer en cabine sous le pont supérieur, profiter au chaud d’un café et d’un muffin. Cependant, rien n’empêche de rester sur le pont et d’observer les paysages qu’on aurait ratés à l’aller.

En plus de l’Osterfjord, les croisières les plus populaires au départ de Bergen partent vers le Nord, en direction du Sognefjord, le plus long de Norvège avec ses 204 km. Profond de près de 1 300 m sous le niveau de la mer, les montagnes qui le bordent dépassent les 1 000 m d’altitude. On y atteint d’autres fjords, tels que le Nærøyfjord ou le Lærdalsfjord, au bout duquel se situe l’église en bois debout de Borgund, ainsi que le majestueux glacier du Jostedalsbreen.

A l’inverse du Sognefjord, direction le Sud pour rejoindre depuis Bergen le Hardangerfjord, long de 179 km, ce qui en fait le deuxième plus long de Norvège. Il borde le plateau du Hardanger, le plus grand plateau de montagne d’Europe, s’étendant sur 8 000 km². C’est un immense espace sauvage dénué d’arbre, troué de nombreux lacs et traversé d’une multitude de rivières et autres torrents. Le fjord est également réputé pour ses vergers, et notamment ses pommes, célèbres dans tout le pays.

L’église en bois debout de Fantoft

Parmi les autres curiosités de Bergen, on peut citer l’église de Fantoft. Elle est ce que l’on appelle en Norvège une église en bois debout (stavkirke). Construites par les Vikings suite à leur conversion au christianisme, elles sont antérieures à la Réforme protestante qui a vu le luthéranisme s’imposer dans toute la Scandinavie dès la Renaissance. Celle de Fantoft fut d’abord édifiée en 1150 à Fortun i Sogn avant d’être reconstruite à Fantoft en 1883. Malheureusement, le 6 juin 1992, un incendie ravagea complètement l’église, dont il ne resta plus que des cendres. En 1997, sa réplique exacte fut alors ouverte au public, lequel put ainsi découvrir ou redécouvrir ce témoin de l’histoire de la Norvège. Visitable durant la saison estivale, elle est facilement accessible par le tramway (bybanen).

La forteresse de Bergenhus

Autre témoin historique, Bergenhus, qui se situe après Bryggen, est l’ancienne forteresse de Bergen devenue un parc fleuri et arboré. Elle est notamment composée d’un vieux mur d’enceinte et de deux bâtiments principaux : Håkonshallen et la Tour Rosenkrantz. Håkonshallen fut construit par le roi Håkon IV Håkonsson entre 1247 et 1261 pour en faire sa résidence, à l’époque où Bergen était la capitale de la Norvège. Quant à la Tour Rosenkrantz, elle fut érigée dans les années 1560 par le gouverneur Erik Rosenkrantz afin de défendre la forteresse et englobait deux constructions antérieures : le château du roi Magnus VI (1270) et l’atelier de Jørgen Hanssøn (1520). En haut de l’ancienne enceinte, aux côtés d’une rangée de vieux canons d’apparat, on trouve actuellement une statue du roi Haakon VII, qui à l’instar de Charles de Gaulle ou de George VI d’Angleterre, organisa depuis Londres la résistance de son pays face aux Nazis.

Enfin, Festplassen est une esplanade où ont généralement lieu les évènements de plein air, comme des concerts, des spectacles ou divers rassemblements. Festplassen est située à deux pas du Marché aux Poissons, entre le bassin de Lille Lungegårdsvann et le parc Byparken. Le bassin, qui doit son nom au bras de mer s’étirant au Sud de la ville (Store Lungegårdsvann), accueille diverses espèces d’oiseaux marins venant s’y reposer et se nourrir du pain dur que leur jettent les Bergenois. On y croise toute l’année des canards, des goélands et des mouettes, tandis qu’il faut attendre l’été pour voir les sternes rentrer de leur longue migration. Quant au parc, son pavillon fleuri en est son emblème principal, aux côtés de la statue du compositeur Edvard Grieg, l’enfant du pays. Lorsqu’il fait beau, de nombreux passants viennent s’asseoir sur les bancs profiter du soleil ou manger un sandwich.

Par sa situation, au cœur de la région des fjords, mais aussi par son patrimoine historique, Bergen est une des villes les plus belles de Norvège. Deuxième ville du pays par sa population, elle est dynamique, tant économiquement que culturellement. Enfin, en tant que « capitale » de l’Ouest, elle s’oppose à l’Est, représenté par sa rivale Oslo. On y découvre une Norvège sauvage et authentique, sculptée par les colères du temps et de l’océan. Un caractère marqué qui imprègne sa langue et son charme.